Les urnes américaines ont parlé. Donald Trump est réélu. Un tremblement de terre pour la presse française qui, soyons honnêtes, passe désormais plus de temps à essuyer ses plâtres qu’à donner des nouvelles. Car oui, en 2024, le PAF (Paysage Audiovisuel Français) a pris une claque magistrale. Et pour cause. Depuis des mois, les journalistes, experts et consultants de tous horizons se sont relayés sur les plateaux pour expliquer aux Français pourquoi il était évident que cette fois-ci, Donald Trump ne gagnerait pas. Résultat ? Choc, consternation et accablement des éditorialistes. Le bulldozer Trump est passé, et nos « analystes » restent plantés là, mi-gênés, mi-désabusés.
Observons une minute de silence pour la créativité journalistique française. En guise d’analyse, il semble que certains se soient contentés d’une traduction servile de la propagande des grands médias américains. CNN dit que Trump est un danger ? Nos chaînes françaises en rajoutent une couche. Le New York Times déplore l’ »incompétence trumpienne » ? Nos confrères y voient un article clé, à citer sans filtre. Comme si un message bien senti de l’autre côté de l’Atlantique valait bien plus qu’une enquête sur le terrain ou une voix un tant soit peu divergente. Pourtant, il ne faut pas oublier que l’audience française n’a que faire de cette obsession américaine pour la saga Trump. Une élection, soit, mais à force de jouer aux perroquets de la presse américaine, les médias français ne réalisent même plus à quel point ils paraissent déconnectés.
Kamala Harris, la déesse déchue de la médiacratie française
Pendant ce temps-là, ces mêmes médias ont tenté de hisser Kamala Harris au rang de déesse politique. S’il fallait croire nos chaînes, elle incarnait tout ce qui pouvait sauver les États-Unis (et, pourquoi pas, le monde). De ses débuts politiques à ses discours éclatants, Kamala Harris fut encensée, portée aux nues comme si elle incarnait la réincarnation de tout ce que la démocratie peut produire de plus pur. Mais qu’avons-nous vu ? Une candidate parachutée, incapable de tenir tête à Donald Trump, et finalement mise de côté. Rien de tel pour faire glisser un frisson glacé dans la salle de rédaction. Ce conte de fées qui vire au fiasco, la divine « Madame Harris » renvoyée à ses chers plateaux télé.
Liberté d’expression à la carte : Gaza, Israël et l’indignation sélective
Là où les choses deviennent véritablement cocasses, c’est lorsqu’il s’agit des dossiers sensibles, comme le conflit israélo-palestinien. Car si critiquer Donald Trump reste un devoir civique, aborder la politique d’Israël, surtout dans les termes critiques que beaucoup de citoyens aimeraient entendre, relève du parcours du combattant. Mentionner les pertes civiles à Gaza ? Tabou. Pourtant, sur ce sujet-là, notre chère presse, si courageuse d’habitude, préfère s’entourer de précautions, voire se retrancher dans un silence prudent. Les journalistes qui, théoriquement, nous ouvrent les yeux sur tous les scandales, semblent ici redoubler d’efforts pour garder les paupières fermées.
Big Pharma et Ursula von der Leyen ? La grande évasion des questions qui fâchent
Autre sujet épineux : le silence assourdissant sur les contrats passés entre Big Pharma et l’Union européenne. Ursula von der Leyen, éclaboussée par un scandale de SMS douteux avec Pfizer ? Tout le monde détourne le regard. Les mêmes journalistes qui vous diront, la main sur le cœur, que leur rôle est de dénoncer la corruption et défendre la transparence, se montrent soudain bien discrets. Il faut croire que certaines zones d’ombre sont plus confortables que d’autres à scruter.
Trump 1 – Médias 0
Si le retour de Donald Trump annonce une chose, c’est que les médias risquent de patauger encore un moment dans ce bourbier. Après avoir passé des années à le diaboliser, à le caricaturer et à prédire sa fin politique, les voilà devant l’évidence qu’ils ne sont plus les oracles qu’ils prétendent être. À force de privilégier le prêche à l’analyse, de glorifier les héros éphémères de la démocratie à l’américaine, ils ont oublié que leur rôle premier est d’informer, pas de dicter ce qu’il convient de penser.
Cette élection américaine pourrait bien être la chance de redécouvrir le sens oublié du mot « indépendance ».