C’est un cri de ralliement qui vient du cœur de Marseille, destiné à sauver un homme et la cause qu’il défend. Depuis le 23 octobre, jour clé pour le sort de Paul Watson, fondateur de l’ONG Sea Shepherd, une chanson engagée, portée par des artistes de renom, est disponible en streaming. Baptisé « Le dernier mot », le titre répète en chœur : « c’est la mer qui l’aura ».
Paul Watson, pionnier de la lutte pour la protection des océans, se trouve aujourd’hui entre les mailles d’un filet juridique. Arrêté au Groenland et menacé d’extradition vers le Japon, il pourrait passer quinze ans en prison pour avoir, depuis des décennies, défié les baleiniers japonais en Antarctique, repoussant leurs navires pour protéger les cétacés.
Mais au-delà de sa liberté, ce sont les grands mammifères marins, les écosystèmes en péril et notre rapport à la nature qui se jouent dans cette bataille.
La réponse des artistes, emmenés par Florent Pagny, Francis Lalanne, Cali, ou encore Véronique Sanson, est symbolique. Une chanson intitulée « Le dernier mot », écrite comme une lettre à la mer. Car dans cette histoire, la mer semble elle-même devenir un personnage, silencieux mais impérieux, à la fois berceau et dernier sanctuaire. Et le refrain, « c’est la mer qui l’aura », résonne comme une incantation.
Depuis deux semaines, nous vivons presque jour et nuit au rythme des enregistrements,
confesse Paul Fargier, fondateur du groupe Carré Blanc.
Cette composition n’est pas juste une chanson de soutien, c’est un cri d’indignation contre une injustice qui semble presque absurde. Celle de juger un homme qui s’oppose à un massacre orchestré. Depuis quand défendre des vies, fussent-elles marines, est-il devenu un crime ? Il y a dans cette mobilisation une urgence et une solidarité qui dépassent l’homme qu’est Paul Watson pour toucher le cœur de son combat.
L’idée, née lors d’une précédente collaboration avec Francis Lalanne, a pris son sens avec l’arrestation de Paul Watson. Le texte original a été réadapté par l’artiste pour traduire le soutien à celui qu’il décrit comme « un homme prêt à sacrifier sa vie pour protéger les cétacés ».
Dans ce chœur, chaque voix compte, et chaque note devient un moyen de résistance artistique. Avec cette chanson, les artistes ne viennent pas demander, mais réclamer que soit épargné cet homme qui a fait de la mer son combat. Il ne s’agit plus seulement de Paul Watson, mais de rappeler, avec une ferveur presque militante, que la mer est un bien commun, et qu’aucun intérêt économique ne devrait la ravager impunément.
Paul Watson, depuis sa cellule, sait que son combat est loin d’être gagné, que même si le Japon obtient son extradition, la mer qu’il défend ne sera pas protégée en son absence. Mais peut-être qu’en entendant cette chanson monté des bords de la Méditerranée en collaboration avec le groupe pop « Carré Blanc », ceux qui s’apprêtent à trancher son sort comprendront qu’ils jugent un homme qui a choisi de consacrer sa vie à une cause qui dépasse les frontières.