Décidément, François Bayrou n’a pas son pareil pour transformer une simple polémique en grand moment d’absurde. La scène ? Un Premier ministre fraîchement nommé, censé incarner la rigueur et l’exemplarité, s’offre un aller-retour en Falcon présidentiel à 12 000 euros pour présider… le conseil municipal de Pau. Et là, face aux critiques justifiées, il dégaine : « Je n’abuse jamais des moyens de l’État. »
C’est donc officiel. François Bayrou vit dans un univers parallèle. Un monde où un avion de luxe pour une réunion locale relève de l’économie modeste, où cumuler les mandats (et les salaires) est une preuve de dévouement, et où présider un pays endetté jusqu’au cou tout en jouant au Premier ministre à temps partiel est tout à fait raisonnable.
On imagine aisément le dilemme moral qui a dû tarauder François Bayrou avant d’appuyer sur le bouton « Réserver le Falcon ». Prendre un train ? Trop lent. Un vol commercial ? Trop proche des simples mortels. Alors, il a choisi la voie du sacrifice : un jet de la flotte présidentielle. Pau attendait son héros, et Mayotte, dévastée par un cyclone, pouvait bien patienter. Les Palois avaient des dossiers brûlants à régler, comme… ah oui, rien de vraiment urgent, en fait.
Mais François Bayrou n’a pas été accueilli à bras ouverts à Pau. Lors de ce conseil municipal mémorable, certains élus locaux l’ont recadré avec une justesse qui ferait rougir un professeur d’élocution. « Qu’est-ce que vous faites-là ? C’est une faute politique ! », lui a lancé l’un d’eux. Et un autre d’enchaîner : « Votre priorité, c’est Mayotte, pas votre collection de mandats ! »
Et que leur a répondu notre Premier ministre ? Rien, ou presque. Un vague ramassis verbal, à mi-chemin entre l’indigeste et le pathétique. François Bayrou est l’un des rares politiciens capables de parler deux heures sans jamais dire quoi que ce soit.
Cumulard en série, mais créatif
Ce n’est pas la première fois que François Bayrou donne des munitions à ses détracteurs. Entre ses quatorze livres publiés sur nos deniers, son goût pour les chevaux de course (toujours aux frais de quelqu’un), et sa gestion catastrophique des finances locales, le cumul des mandats semble être chez lui un art de vivre.
On le soupçonne même de s’entraîner dans son sommeil : maire de Pau, président de la communauté d’agglomération, Premier ministre, écrivain, éleveur de chevaux, administrateur… Quelle énergie ! Dommage que le seul domaine où il se montre véritablement efficace soit celui de l’autopromotion.
Un avenir en pointillé
La vraie question n’est plus de savoir si François Bayrou est à la hauteur de ses fonctions ; tout le monde semble d’accord pour dire que non. Non, la question est : combien de temps va-t-il tenir ? Sa démission en plein cyclone médiatique semble déjà écrite, à moins qu’il n’invente un nouveau concept de Premier ministre fantôme.
En attendant, Dominique de Villepin jubile. Il soutient François Bayrou du bout des lèvres, sachant pertinemment que plus le Béarnais s’enfonce, plus ses propres chances pour 2027 grandissent. Si François Bayrou est l’héritier d’Henri IV, comme le prétend Dominique de Villepin, alors il est clair que la France a troqué un roi guerrier contre un « roi fainéant » des temps modernes.
Bayrou : Bye-Bye ?
Les paris sont ouverts. Jusqu’où François Bayrou peut-il s’enfoncer avant de tirer sa révérence ? Dans la vidéo virale intitulée « Bayrou : Bye-Bye », la satire l’a déjà condamné. Il lui reste à choisir, soit quitter la scène dans un dernier éclat de dignité, ou continuer à creuser jusqu’à ce que même ses soutiens finissent par lâcher prise.