La deuxième ville d’Espagne et sa périphérie sont confrontées à une situation sans précédent alors qu’elles ont été placées en état d’urgence en raison du niveau critique des réserves d’eau. Cette décision impacte environ six millions d’habitants et intervient dans un contexte où la Catalogne fait face à un déficit de précipitations inédit depuis le début des relevés en 1916.
La première phase de l’état d’urgence impose d’importantes restrictions, notamment pour l’agriculture, qui doit réduire sa consommation d’eau de 80%, soit le double des restrictions précédentes. L’industrie est également touchée, obligée de restreindre sa consommation de 25%.
Les citoyens eux-mêmes sont soumis à des mesures strictes, avec une légère baisse du plafond maximal de consommation moyenne, susceptible de diminuer davantage si la situation persiste. Des sanctions sont prévues pour les localités ne respectant pas ces seuils.
Les restrictions touchent également le quotidien des habitants, avec l’interdiction de remplir les piscines, sauf à de rares exceptions, et l’arrêt de l’arrosage des espaces verts. Le lavage des voitures est également limité. Bien que des coupures d’eau ne soient pas encore à l’ordre du jour, elles pourraient être envisagées si la situation ne s’améliore pas.
Pere Aragonès, le président du gouvernement régional catalan, exprime son inquiétude face à la situation critique :
La Catalogne souffre de sa pire sécheresse depuis un siècle
Les réservoirs qui stockent l’eau de pluie ont atteint un niveau inférieur à 16%, mettant en péril l’approvisionnement en eau pendant les mois les plus secs. Les températures avoisinant les 30°C la semaine dernière dans le sud du pays n’ont fait qu’aggraver la situation.
Xavier Sánchez Vila, directeur du département d’ingénierie civile et environnementale de l’université polytechnique de Catalogne, souligne que le manque de précipitations persiste depuis très longtemps, et que si cette tendance se maintient pendant encore un an, la situation pourrait devenir dramatique.
La situation n’est pas unique à Barcelone, car d’autres régions d’Espagne, telles que l’Andalousie, envisagent également des mesures de restriction d’eau si la pluie ne se manifeste pas. Le président de l’Andalousie, Juan Manuel Moreno, a déclaré récemment que « nous avons besoin de 30 jours de pluie » d’affilée pour résoudre la crise. Face à l’urgence, Barcelone et d’autres régions envisagent même des solutions extraordinaires, telles que le ravitaillement en eau potable par bateau, si la pluie refuse de tomber dans les prochaines semaines.