La mobilisation des agriculteurs en France se renforce ce mercredi, marquée par des barrages routiers visant à exercer une pression supplémentaire sur le gouvernement dirigé par Gabriel Attal. Le mouvement, initié la semaine dernière en Occitanie, s’étend désormais à l’échelle nationale, soutenu par le premier syndicat agricole du pays, la FNSEA.
Le malaise des agriculteurs français, confrontés à des défis variés tels que les normes environnementales, les autorisations administratives, le prix du gazole, la jachère, les pesticides et d’autres préoccupations, persiste malgré des discussions avec le gouvernement. Les revendications diffèrent, mais le désir de produire et d’exporter se heurte à la nécessité d’intégrer des contraintes environnementales pour réduire l’impact sur la biodiversité et le climat.
Thierry Sénéclauze, un agriculteur dans la Drôme, exprime la détermination du mouvement : « On est parti pour la journée, pour la nuit… tant que des mesures concrètes ne sont pas annoncées », dénonçant « les normes toxiques et bolchéviques ».
Après des rencontres avec les principaux syndicats agricoles tels que la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, le gouvernement a fait face à des évaluations divergentes. La Coordination rurale a qualifié les échanges de « constructifs », tandis que la Confédération paysanne a considéré les propositions comme « insuffisantes », refusant de lever les blocages.
Les manifestations s’étendent sur tout le territoire, avec des barrages routiers, des blocages d’autoroutes et des actions symboliques. En Gironde, des viticulteurs bloquent la rocade bordelaise, soulignant les conséquences désastreuses de la crise sur leur secteur, y compris des suicides et des faillites.
Des actions similaires sont prévues dans toute la France, avec des manifestations attendues à Strasbourg, Bayonne, Pau, Lyon, Orange, Montélimar, Saint-Amand-Montrond, Bourges, Orléans et en Bretagne. Des opérations de bâchage de radars, des blocages de péages et des actions de sensibilisation sont également au programme.
La tragédie survenue sur un barrage routier, où une éleveuse de vaches et sa fille ont perdu la vie, a intensifié la crise et suscité une réflexion urgente sur des mesures de résolution. Le Premier ministre a évoqué des actions rapides, notamment sur la rémunération des agriculteurs, la simplification administrative et les délais d’obtention des subventions.
La crise agricole française suscite l’attention de l’Europe, avec la Commission européenne prévoyant une réunion jeudi pour discuter de la transition écologique et de l’agriculture avec des représentants du secteur agricole, des ONG et des experts. La situation est tendue, et l’issue des discussions gouvernementales et européennes demeure incertaine face à des revendications variées et persistantes.