Pour ceux qui cherchent à déguster du bourgogne sans vider leur portefeuille, les Hautes-Côtes de Bourgogne offrent une alternative savoureuse et méconnue. Derrière les célèbres vignes de la Côte de Nuits et de Beaune se cache un terroir moins visible, mais tout aussi riche en histoire et en goût.
Depuis la route entre Dijon et Beaune, la vue est dominée par les vignes bien ordonnées qui s’étendent jusqu’à mi-pente. Mais au-delà de cette façade soignée, la nature reprend ses droits. Les hauteurs sauvages, parsemées de friches et d’arbustes, contrastent avec la rigueur des vignobles en contrebas. Pourtant, c’est là, au sommet de ces collines et sur les plateaux environnants, que l’on trouve les fameuses Hautes-Côtes.
Historiquement appelées « arrière-côtes », ces terres n’attiraient guère les amateurs de vin. Le terme « hautes » a changé la donne, évoquant la qualité et la distinction. Dans l’inconscient collectif, ce mot résonne avec prestige et excellence, bien loin de l’idée de « bas de gamme ». Et pour cause, les Hautes-Côtes-de-Nuits et Hautes-Côtes-de-Beaune méritent cette nouvelle image.
Les vignobles des Hautes-Côtes s’étendent sur une vingtaine de communes, nichées à environ 400 mètres d’altitude. Ces vins, issus de domaines souvent familiaux, se distinguent par leur fraîcheur et leur authenticité, loin des sentiers touristiques battus.
Quotidien Libre vous invite à découvrir trois domaines exceptionnels qui incarnent la beauté et la richesse de cette appellation :
Domaine Nuiton-Beaunoy • Cuvée « Le Ban », Bourgogne Hautes-Côtes-de-Beaune (2022)
La cuvée « Le Ban » de Nolay, élaborée à partir de Pinot Noir, est un véritable joyau des vignobles situés à 360-400 mètres d’altitude, sur des sols argilo-calcaires exposés au sud-est. Le millésime 2022 a été marqué par un climat contrasté, avec un printemps frais suivi d’un été chaud et sec, puis des pluies salvatrices en juin et mi-août, permettant une maturation optimale des raisins.
Les vendanges manuelles précèdent une vinification minutieuse, incluant une pré-macération à froid et une fermentation en cuves inox thermorégulées, avant un élevage de 18 mois en fûts de chêne français.
Le résultat ? Un vin à la robe grenat aux reflets violacés, offrant au nez des arômes de fruits noirs mûrs, notamment de cerise bigarreau. En bouche, il dévoile des tanins souples et soyeux, accompagnés de saveurs intenses de fruits noirs. Cette cuvée promet de se bonifier pendant 3 à 6 ans. Ouvrir deux heures avant dégustation. Servir à 17° C. Prix : 13,65 € au domaine
Domaine Cruchandeau • Cuvée « Les Valançons », Bourgogne Hautes-Côtes-de-Nuits
Située à quelques kilomètres de Nuits-Saint-Georges, la parcelle de Chevannes, avec ses vignes de Pinot Noir âgées de 30 ans, révèle un terroir unique. En pleine conversion vers l’agriculture biologique, ce vignoble en forte pente, exposé au sud à 380 mètres d’altitude, bénéficie d’un sol argilo-calcaire peu profond, idéal pour la vigne. Les vendanges manuelles, effectuées en caisses perforées et triées à la main, précèdent une vinification minutieuse : égrappage partiel selon les millésimes, macération douce sans pigeage pour préserver le fruit, et fermentations lentes avec remontages fréquents.
L’élevage de 12 mois sur lies en fûts de chêne, dont 20 % de neufs, confère au vin une complexité et une finesse remarquables. En bouche, ce Pinot Noir offre une souplesse agrémentée d’une structure délicate, avec des arômes de fruits rouges tels que le cassis et la groseille. Bien que délicieux dans sa jeunesse, certains millésimes peuvent se bonifier jusqu’à six ans, promettant une dégustation toujours renouvelée. Ouvrir deux heures avant dégustation. Servir à 18° C. Prix : 19 € au domaine • t/06 74 85 79 62 domaine.cruchandeau@gmail.com
Domaine Manuel Olivier • Cuvée « Vieilles Vignes », Bourgogne Hautes-Côtes-de-Nuits
Nichées à 350 mètres d’altitude sur des coteaux à faible pente orientés Est-Sud Est, les vignes de plus de 30 ans de ce Pinot Noir bénéficient d’un terroir argilo-calcaire, enrichi par un travail du sol minutieux et une lutte raisonnée, sans oublier l’apport d’engrais organiques. Avec une densité de plantation de 3 700 pieds par hectare et un rendement maîtrisé de 40 hectolitres par hectare, chaque grappe est choyée pour révéler le meilleur de ce cépage noble.
La vinification bien orchestrée commence par une cuvaison mixte : moitié vendange entière, moitié égrappée, suivie d’une macération à froid d’une semaine avec des levures indigènes. La cuvaison se prolonge entre 5 et 6 semaines à 30°C, avec des pigeages fréquents et une élévation de la température en fin de processus. L’élevage sur lies fines dure 15 mois en fûts de chêne, répartis équitablement entre fûts neufs, fûts d’un vin et fûts de moins de trois ans.
À la dégustation, cette cuvée se distingue par un nez complexe où s’entremêlent des arômes fruités, fumés, grillés et épicés. En bouche, il offre une expérience ample et soyeuse, avec une structure charpentée et une longueur remarquable, le tout rehaussé par une finale délicatement boisée. Ce vin a su séduire les experts, comme en témoignent les distinctions obtenues : 89/100 au Guide Dussert-Gerber 2024, le prix d’honneur au Tasteviné Automne 2022 et des notes de 88/100 au Bettane et Desseauve 2023 et 2022. Ouvrir deux heures avant dégustation. Servir à 17° C. Prix : 19,90 € au domaine
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