Le nombre d’absences en entreprise s’est accru en 2022, selon une étude révélée cette semaine. Le Covid n’est pas la seule explication à ce phénomène qui impacte l’économie française.
Les bureaux se vident. En 2022, deux ans après le Covid, les salariés français ont battu le record d’absences en entreprise. Les chiffres de l’étude d’Ayming et AG2R, dévoilés dans les pages du Figaro, soulèvent que 47% des salariés ont été absents au moins une fois au cours de l’année 2022. Avec une hausse de 8%, c’est plus qu’en 2020 durant la pandémie liée à la crise Covid.
Aucun secteur n’est épargné par l’absence des salariés. La santé et les transports sont toutefois les plus impactés avec une part qui monte à 51%. L’industrie BTP voit ses salariés prendre la tangente depuis 2019 ; le secteur connaît la plus forte croissance d’absentéisme entre 2019 et 2022 : +14%. «Pour une population active française d’environ 22 millions de salariés en CDI, cela représenterait en moyenne, plus de 1,5 millions de salariés absents toute l’année», constate Ayming et AG2R dans son étude.
Un absentéisme lié à un mal-être psychosocial
Si le phénomène d’absentéisme s’explique par l’apparition du variant Omicron en début d’année 2022, les courts arrêts maladie ne sont pas la seule réponse à ce mal qui touche l’économie française. Depuis plusieurs mois, les études se multiplient pour comprendre l’absentéisme des salariés au travail. Outre les absences pour raison médicale, la pandémie a en effet profondément remis en question les aspirations des salariés.
Manque de reconnaissance, salaires peu attractifs, conditions de travail difficiles, certains employés ont le moral en berne. Apparues aux États-Unis, «la grande démission» et «la démission silencieuse» continue de questionner en Europe également. Au plus fort depuis 2008, elle n’a toutefois pas atteint des pourcentages inédits comme on aurait pu le penser (2,7%). L’enjeu des entreprises depuis la période de confinement est alors de repenser leur structure organisationnelle et leur fonctionnement managérial pour espérer revenir à un taux d’absentéisme d’avant la crise sanitaire.