Les accidents se multiplient sur la route des Calanques marseillaises, théâtre de nombreux rodéos urbains nocturnes qui inquiètent de plus en plus les riverains. Cette petite route sinueuse, isolée en bord de mer, attire les amateurs de sensations fortes qui transforment la voie en circuit automobile une fois la nuit tombée. La délinquance routière est devenue un véritable fléau, et la situation à Marseille ne fait pas exception, suscitant des appels à des mesures de sécurité renforcées.
Alors que l’insécurité routière est au cœur des préoccupations, notamment pour Michel Barnier qui place le renforcement des mesures de sécurité parmi ses priorités, la situation sur la route des Calanques à Marseille illustre la gravité du problème. Le président du comité de quartier de Callelongue, Guy Barotto, décrit un spectacle quotidien où les jeunes délinquants s’adonnent à des courses illégales.
« Alors là, ils descendent jusqu’au rond-point et vous avez un jeune homme qui est là, qui doit chronométrer et remonter à fond, puisque c’est un jeu pour eux, c’est celui qui va le plus vite », explique-t-il. Il ajoute que certains conducteurs, au volant de véhicules performants, ne maîtrisent pas leur puissance, augmentant ainsi les risques d’accidents graves.
Les témoignages de riverains reflètent un sentiment de danger permanent. Une jeune femme, qui habite à l’entrée du village de Callelongue, se souvient d’une nuit traumatisante où une voiture, en plein rodéo, a percuté sa maison :
Une voiture faisait des aller-retours, j’étais tranquillement dans mon lit et d’un coup il y a eu un impact et tout le cabanon bougeait
raconte-t-elle.
Je les ai entendus s’encastrer dans la maison, puis je les ai vus un petit peu sonnés, la voiture éclatée. Ils sont partis et ont laissé la voiture comme ça.
Pour les habitants, la situation est insoutenable et la peur d’un drame est omniprésente. Boris, un autre résident, décrit le comportement dangereux de ces jeunes qui consomment alcool et protoxyde d’azote, rendant la situation encore plus périlleuse. « Bouteille de protoxyde d’azote avec laquelle ils remplissent les ballons, ils picolent, la flasque de vodka et le pétard à la main. Ce sont surtout des gamins en fait. Ils n’arrivent pas à tenir debout à côté de la voiture. Quand on les interpelle, ils sont complètement allumés », raconte-t-il.
Je m’attendais à tout ce matin, sauf à voir @yann_ohanessian rentrer de vacances pour défendre son maire !
— Sylvain Souvestre (@Sylvainsouvestr) September 7, 2024
Aucune honte ni état d’âmes? quand 85% des Marseillais ne se sentent pas en sécurité dans leur ville, et qu’on est censé s’en occuper (depuis 4 ans!), on reste discret et on… https://t.co/I8gsPgNuOa pic.twitter.com/9690FDctQl
Face à cette menace constante, une barrière a été installée cet été à l’entrée du village pour limiter l’accès des voitures et prévenir les rodéos. Mais selon les habitants, cette mesure a simplement déplacé le problème un peu plus loin sur la route, sans pour autant le résoudre.
Alors que les riverains réclament une intervention plus ferme des autorités locales pour mettre fin à ces rodéos urbains et sécuriser la route des Calanques, la réponse des pouvoirs publics se fait attendre. La situation sur cette petite route pittoresque, pourtant prisée des touristes, est devenue emblématique d’un phénomène plus large de délinquance routière qui inquiète l’ensemble du pays. La question reste de savoir combien de temps encore les Marseillais devront vivre dans la peur avant que des mesures concrètes soient prises pour assurer leur sécurité.
La route des Calanques est aujourd’hui le symbole d’une lutte entre tranquillité et insécurité, où les résidents espèrent que la nuit redeviendra synonyme de repos, et non de danger. Les attentes envers la mairie de Marseille et l’Adjoint au maire de Marseille en charge de la tranquillité publique, de la prévention et de la sécurité, Yannick Ohanessian sont grandes. L’urgence d’agir est palpable.