Un sondage Ifop pour le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) livre des enseignements sur la position des Français autour du conflit entre Israël et le Hamas. Ainsi, en dépit d’une forte riposte de Tsahal dans la bande de Gaza, l’opinion publique n’évolue qu’à la marge en France.
Alors que la guerre entre Israël et le Hamas fait toujours rage dans la bande de Gaza, la position des Français sur le conflit semble se figer. C’est en tout cas ce que révèle un sondage de l’Ifop pour le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). La forte riposte de Tsahal sur la bande de Gaza, en réaction à l’attaque sanglante menée par le mouvement terroriste en territoire israélien le 7 octobre, ne modifie qu’à la marge le regard de l’opinion publique française.
Aussi, 90% des personnes interrogées estiment que les actes perpétrés par le Hamas constituent des crimes contre l’humanité ou des actes terroristes. Un chiffre très légèrement inférieur à celui d’octobre dernier (92%). Plus de 6 Français sur 10 considèrent que l’objectif d’éliminer le Hamas, revendiqué par l’armée israélienne, est justifié.
Les Français, peu favorables à la poursuite des manifestations pro-Palestinienne
Par ailleurs, une majorité de sondés (72%) ne sont pas favorables à la poursuite des manifestations pro-Palestinienne en France. Un chiffre en augmentation de trois points par rapport à octobre dernier. Un rassemblement a eu lieu samedi dernier dans les rues de la capitale.
Le déclenchement de ce conflit a également provoqué une augmentation significative des actes hostiles à la communauté juive sur le sol français. Le 14 novembre dernier, Gérald Darmanin indiquait sur Europe 1 que plus de 1.500 actes et propos antisémites avaient été recensés depuis le 7 octobre et révélait alors un chiffre trois fois supérieur à celui dénombré sur l’ensemble de l’année 2022. À ce sujet, les Français sont, selon le sondage, 71% à considérer qu’il s’agit là d’une menace visant non seulement les Juifs de France, mais aussi l’ensemble de la société.
Si la population française souscrit majoritairement à l’ensemble de ces positions, les sympathisants de la France insoumise, les jeunes ainsi que les personnes caractérisées comme « Autre religion » (tous les non-catholiques et les athées) s’affichent en décalage. Ainsi, si 10% des Français ont perçu les attaques terroristes du Hamas comme un acte de résistance, ce chiffre grimpe à 22% chez les 18-24 ans et 23% chez les sympathisants de LFI.
Jean-Luc Mélenchon, personnalité politique dont les réactions agacent le plus
Certains responsables politiques, à travers leurs réactions autour du conflit, suscitent également l’agacement des Français. En premier lieu, apparaissent Jean-Luc Mélenchon, ancien candidat LFI à l’élection présidentielle (19%) et Manuel Bompard, coordinateur national du mouvement (18%). Par ailleurs, le rejet à l’égard du fondateur de LFI est majoritaire chez les sympathisants de gauche (60%). L’ancien député a récemment suscité un tollé après avoir critiqué la journaliste Ruth Elkrief. « Si on n’injurie pas les musulmans, cette fanatique s’indigne », avait-il écrit sur X (ex-Twitter). Gérald Darmanin avait ensuite requis le placement sous protection policière de la journaliste.
Enfin, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a, lui aussi, provoqué le mécontentement de 63% des Français. Sur le plateau de Quotidien, il avait déclaré : « On voit en filigrane à quel point la domination financière sur les médias et sur le monde de l’art, de la musique pèse lourd. Ils ne peuvent pas dire ce qu’ils pensent tout simplement parce que les contrats s’arrêtent immédiatement. On voit bien que la règle financière qui est imposée aujourd’hui aux États-Unis dans la vie culturelle, pèse lourd. Malheureusement, nous le voyons aussi en France ». « L’antisémitisme, si longtemps masqué, se déchaîne, en croyant intimider », avait réagi sur X Jacques Attali, l’ancien conseiller de François Mitterrand.