Dans plusieurs départements, les agriculteurs n’ont toujours pas vu la couleur des aides de la Politique Agricole Commune (PAC) pour l’agriculture biologique, pourtant promises depuis des mois par le gouvernement. La situation, qui fait suite aux grandes manifestations du monde agricole en février dernier, suscite une nouvelle colère grandissante parmi les agriculteurs.
Après les mobilisations massives de février, le gouvernement avait promis des aides spécifiques pour soutenir l’agriculture biologique dans le cadre de la PAC. Cependant, dans de nombreux départements, ces aides ne sont toujours pas versées, laissant les agriculteurs bio dans une situation financière difficile.
Face à cette situation, William Rousseau, président de la FNSEA, et les Jeunes Agriculteurs ont décidé de relancer des actions locales dès lundi pour faire pression sur le gouvernement.
Quentin Le Guillous, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs, explique la stratégie envisagée :
Sur les endroits où ça n’a pas été payé, on demande aux agriculteurs, non pas de repartir sur des barrages et blocages du pays, mais plutôt d’aller à la rencontre des DDT, les directions départementales des territoires, pour montrer que quand il y a des promesses, il faut les respecter.
Il précise également que des actions plus symboliques mais visibles sont prévues :
S’il faut ramener cinq tracteurs, dix paysans et allumer un barbecue pour débloquer les paiements, bien sûr qu’on le fera.
Cependant, il avertit que si le gouvernement reste sourd à leurs revendications, les agriculteurs sont prêts à intensifier leur mobilisation.
Le Guillous souligne l’injustice ressentie par les agriculteurs face aux retards de paiement :
Nous, quand on a un retard de paiement sur notre ferme, on reçoit une pénalité de 5, 10, 15, 20 ou 30 %. Aujourd’hui, on demande à l’État la même chose. Que les agriculteurs envoient la facture en disant ‘Voilà, vous avez un retard, c’était prévu le 15, maintenant nous vous mettons une pénalité de 10 %.
Pour lui, il est crucial que l’État assume son rôle de soutien à l’agriculture biologique tout en respectant les agriculteurs en les payant à temps.
L’État doit pousser à faire du bio et respecter l’environnement, mais doit également respecter les agriculteurs en les payant
insiste-t-il.