Anne Hidalgo, maire de Paris depuis 2014, vient d’annoncer qu’elle ne se représentera pas pour un troisième mandat en 2026. Une décision prévisible, tant l’usure du pouvoir, l’impopularité record et un bilan calamiteux la laissaient sans véritable issue politique. Mais si elle se retire, c’est pour laisser à d’autres le soin de gérer les ruines de sa gouvernance, tout en désignant déjà son favori, Rémi Féraud, comme un dauphin au charisme de géranium.
On se souviendra d’Anne Hidalgo – l’Â(n)ne de Paris – comme la maire qui a transformé la capitale en un immense chantier permanent, au prix de la patience et du quotidien des habitants. Certes, les pistes cyclables se sont multipliées, mais les bouchons ont explosé, les trottoirs se sont rétrécis sous les montagnes de poubelles, et les espaces verts sont devenus des objets de discours plus que de réalité. L’idéal écologique, vanté comme le cœur de sa politique, a trop souvent masqué des initiatives mal pensées, mal exécutées et coûteuses, laissant aux Parisiens une ville sale, congestionnée et, paradoxalement, moins vivable.
Et que dire des Jeux olympiques, censés être le point d’orgue de son mandat ? Leur organisation lamentable, leurs coûts astronomiques et leur impact négatif sur les finances locales resteront gravés dans les mémoires comme un échec emblématique de son administration.
Anne Hidalgo affirme qu’elle avait décidé « depuis longtemps » de ne pas briguer un troisième mandat, sous-entendant que son retrait est le fruit d’une réflexion sage et respectueuse des Parisiens. Une pirouette habile pour éviter de reconnaître l’évidence. Elle n’avait plus aucune chance. Avec une impopularité chronique et le spectre d’une nouvelle déroute, comparable à son score risible de 1,74 % à la présidentielle de 2022, mieux valait partir que subir une humiliation supplémentaire.
Son geste de « transmission sereine » semble pourtant peu crédible. Rémi Féraud, qu’elle présente comme le candidat naturel pour sa succession, n’a pas l’envergure pour rassembler au-delà du cercle des fidèles. À ses côtés, Emmanuel Grégoire, ancien premier adjoint désormais en dissidence, se pose en alternative tout aussi pâle, en tentant de se réinventer en « maire de la réconciliation ». Les Parisiens, eux, semblent plus en quête de renouveau que de prolongement d’un modèle qui les a lassés.
L’imbécilité dans toute sa splendeur
Anne Hidalgo, fidèle à elle-même, n’a pas résisté à une petite pique en direction des électeurs. « Ce sera aux militants socialistes parisiens de décider », a-t-elle déclaré, comme si Paris était la chasse gardée d’un PS moribond, ou comme si les citoyens n’étaient qu’un détail dans cette mascarade. L’idée que sa succession serait une formalité pour la gauche témoigne d’un décalage persistant entre son univers politique et la réalité d’une capitale en quête de nouveaux horizons.
Et après ? Une fondation ou un trône à Bruxelles ?
La maire sortante assure vouloir se consacrer à la « justice climatique » après son départ. Une formule élégante pour dire qu’elle envisage déjà son avenir loin des tourments parisiens. Selon certaines indiscrétions, elle lorgnerait un poste à la fondation Bloomberg à Bruxelles. Une ambition parfaitement en phase avec son style : internationale, idéologique, et surtout, hors de portée de la critique quotidienne des citoyens.
Un départ sans regrets, mais plein de dettes
Les Parisiens se souviendront d’Anne Hidalgo comme d’une élue qui aura confondu convictions et autoritarisme, laissant derrière elle une ville plus divisée que jamais. Si elle se félicite de ne pas s’accrocher au pouvoir, son départ ressemble davantage à une fuite qu’à un acte de noblesse. La capitale, elle, reste avec ses embouteillages, ses déceptions et son avenir incertain.