Alors que les actes antisémites connaissent une montée particulièrement inquiétante depuis le 7 octobre dernier, une réponse officielle se dessine en France avec l’ouverture des assises contre l’antisémitisme, ce lundi 6 mai.
Sous l’égide d’Aurore Bergé, ministre en charge de l’Égalité et de la lutte contre les discriminations, ces assises sont attendues comme un premier pas nécessaire dans la lutte contre ce fléau.
L’annonce de ces assises remonte au mois de mars dernier, alors que les actes antisémites connaissaient une recrudescence inquiétante dans le pays. Des représentants de l’ensemble des partis politiques ayant des élus au Sénat et à l’Assemblée nationale sont attendus, y compris des partis comme la France insoumise, critiquée pour ses positions antisémites dans le conflit Israël-Hamas. Aurore Bergé avait même appelé les Insoumis à clarifier leurs positions lors d’une déclaration le 31 mars dernier. Elle avait souligné l’importance de définir clairement l’antisémitisme et de s’engager collectivement à le combattre lors de ces rencontres.
Dans une interview récente, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, exprime un espoir que ces assises amorcent une dynamique collective essentielle. Il souligne également l’importance d’impliquer tous les acteurs de la société, y compris le monde syndical, les associations et les entreprises, dans cette lutte contre l’antisémitisme, soulignant que cela révèle également des défaillances plus larges au sein de la société.
La tenue de ces assises, ce lundi, n’est pas anodine, puisqu’elle coïncide avec le dîner annuel du Crif, où des personnalités politiques et publiques sont conviées. Yonathan Arfi a déclaré son intention de livrer un message sérieux et urgent, compte tenu de la montée alarmante des actes antisémites depuis octobre dernier et des défis auxquels la communauté juive est confrontée.
Depuis les attaques du Hamas contre Israël en octobre dernier, la montée de l’antisémitisme provoque une inquiétude croissante parmi les Juifs français, 86% d’entre eux craignant d’en être victimes, selon la même étude. Au niveau mondial, le rapport annuel de la Ligue anti-diffamation (ADL) a également signalé une augmentation significative des actes antisémites en 2023, alimentant ainsi un climat d’inquiétude généralisée.