Après les récentes déclarations du Premier ministre et du Président Emmanuel Macron, plusieurs barrages routiers commencent à se débloquer à travers le pays. Cependant, sur l’autoroute A6, épicentre des protestations agricoles, les agriculteurs ne sont pas encore pleinement convaincus de la résolution de leurs préoccupations.
Certains des barrages ont été levés, marquant une décrue lente après les annonces de Gabriel Attal et d’Emmanuel Macron. Cependant, la vigilance demeure de mise, avec des agriculteurs décidant de maintenir leur présence sur l’autoroute. Jeudi 1er février, Arnaud Rousseau, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), a rejoint les manifestants pour les inciter à suspendre les blocages, réagissant ainsi aux annonces de l’exécutif.
Le renforcement des lois Egalim a été au centre des annonces, visant à protéger les producteurs des conséquences de la guerre des prix entre supermarchés d’une part, et distributeurs et fournisseurs de l’agro-industrie d’autre part. Gabriel Attal a précisé ces mesures, indiquant une augmentation des fonds pour les agriculteurs. Selon le ministère de l’Économie (Bercy), les mesures d’urgence représentent environ 400 millions d’euros au total, avec une allocation de 150 millions d’euros en soutien fiscal et social spécifiquement pour les éleveurs bovins.
Les concessions du gouvernement ont également touché le domaine des phytosanitaires. Le plan Ecophyto, visant à réduire l’usage des pesticides, sera mis en pause, suscitant des réactions contrastées, notamment des ONG environnementales qui considèrent cela comme un recul majeur.
En déplacement à Bruxelles, Emmanuel Macron a proposé une approche européenne avec un Egalim européen et la création d’une force européenne de contrôle sanitaire et agricole. Ces propositions ont été globalement bien accueillies, mais les agriculteurs restent prudents, avertissant qu’ils maintiendront la pression si les promesses ne se traduisent pas en actions concrètes.
Interrogés par nos confrères de CNews, certains agriculteurs ont exprimé leurs doutes, soulignant le besoin d’un « calendrier plus précis sur les différentes actions » et promettent de revenir à la mobilisation en l’absence de réponses tangibles.
La FNSEA a indiqué qu’elle attendra des résultats concrets d’ici au coup d’envoi du Salon de l’agriculture, prévu le 24 février prochain. Les semaines à venir seront déterminantes pour évaluer la mise en œuvre effective des mesures annoncées et la réaction des agriculteurs face à ces développements.