Selon les informations obtenues par nos confrères d’Europe 1, près de 72 000 migrants sont entrés illégalement dans l’Union européenne depuis le début de l’année. Les routes migratoires via l’Espagne et l’Europe orientale enregistrent une augmentation spectaculaire, tandis que les arrivées via l’Italie sont en nette diminution.
La France, particulièrement sur sa façade nord, continue de faire face à une situation « très tendue » concernant les tentatives de traversée vers le Royaume-Uni.
D’après le bilan fourni par la Place Beauvau, 72 300 clandestins ont franchi illégalement les frontières de l’espace Schengen depuis janvier 2024. Ces chiffres proviennent de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, ainsi que des forces de sécurité intérieure des pays membres. Cependant, il est probable que le nombre réel soit encore plus élevé.
En détail, les entrées via l’Espagne ont explosé de 185% durant les cinq premiers mois de l’année par rapport à la même période l’année précédente. De même, les entrées par l’Europe orientale ont augmenté de 101%. À l’inverse, l’Italie a enregistré une baisse de 60% des entrées illégales sur la même période.
Sur l’ensemble des 386 157 demandes d’asile enregistrées au sein de l’Union européenne, 15% ont été déposées en France, contre 24% en Allemagne. La pression reste particulièrement forte sur la façade nord de la France, principal point de départ des traversées vers le Royaume-Uni. Une source au ministère de l’Intérieur décrit la situation comme « très tendue », avec 522 traversées impliquant 18 659 migrants recensées depuis le début de l’année, soit une augmentation de 35% par rapport à l’an dernier.
En parallèle, la Cour des comptes s’intéresse aux coûts engendrés par la lutte contre l’immigration illégale. Près de 2 milliards d’euros par an sont dépensés dans cette lutte, un sujet qui demeure capital pour l’équilibre des politiques migratoires de l’Union européenne.