Le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, a lancé un avertissement alarmant concernant ce qu’il qualifie d’entrisme croissant des Frères musulmans dans les institutions françaises. Il a mis en garde contre les tentatives d’ingérence et de déstabilisation de la République par cette organisation qui opère de manière discrète mais influente à travers différentes couches de la société française.
C’est une menace croissante. L’entrisme des Frères musulmans dans les rouages de la société française s’élargit. Dans une déclaration sans équivoque, Gérald Darmanin a mis en garde contre les tentatives de cette organisation visant à infiltrer les entreprises, les administrations, et même les institutions locales, mettant ainsi en péril les fondements républicains de la France.
Selon le ministre de l’Intérieur, les Frères musulmans seraient sur le point de franchir un seuil critique en France, adoptant une stratégie insidieuse pour promouvoir leurs idéaux et instaurer un califat mondial. Leur modus operandi implique la pénétration des administrations publiques en encourageant leurs membres à passer les concours de la fonction publique, ainsi que la défense de revendications religieuses au sein des entreprises. De plus, ils exercent des pressions politiques sur les maires via des associations, et même sur les électeurs en donnant des consignes de vote.
Cette infiltration, bien que discrète, est profondément enracinée dans toutes les strates de la société française. Les Frères musulmans s’adaptent constamment, présentant un visage lisse et respectueux de la loi tout en menant en réalité un double discours très politique. Ils exploitent habilement des notions comme le racisme d’État, l’islamophobie et les violences policières pour se victimiser et gagner en soutien.
Pourtant, la lutte contre cette menace est entravée par des limitations juridiques. Les autorités françaises, en particulier la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ne disposent que de peu de moyens pour surveiller les activités des Frères musulmans, se limitant souvent à surveiller les flux financiers en provenance de pays étrangers, notamment du Koweït.
Dans un effort pour contrer cette menace, le gouvernement français a adopté la loi du 24 août 2021, visant à renforcer le respect des principes républicains et à lutter contre le séparatisme islamiste. Cette loi a permis la création de cellules de lutte contre l’islamisme radical, qui ont déjà effectué plus de 31 000 contrôles, fermé plus de 1 100 établissements et prononcé 169 arrêtés d’expulsion à l’encontre d’étrangers radicalisés.
Cependant, la lutte contre le séparatisme islamiste nécessite une approche globale. Cela implique de comprendre le phénomène dans sa totalité, en reconnaissant son caractère politico-religieux et ses pratiques antirépublicaines telles que la déscolarisation des jeunes et le développement d’activités communautaristes.
Afin d’évaluer l’ampleur de cette menace et d’identifier les moyens appropriés pour y faire face, le gouvernement a confié une mission d’évaluation à l’ambassadeur François Gouyette et au préfet Pascal Courtade. Cette mission examinera l’influence des Frères musulmans en France, ainsi que leurs liens avec d’autres branches européennes. Elle s’appuiera sur l’expertise des services de renseignement et des chercheurs spécialisés dans le domaine, tout en étudiant les exemples étrangers pour éclairer ses recommandations.
Dans un contexte où les valeurs républicaines françaises sont en danger, contrer toute menace à l’intégrité de la République devient indispensable et urgent.