Grand Corps Malade et Mehdi Idir plongent dans les racines d’une icône avec Monsieur Aznavour, une fresque intimiste qui explore les failles et la grandeur d’un homme pas comme les autres. Avec Tahar Rahim dans la peau de l’interprète de La Bohème, le film se veut un hommage vivant à une légende de la chanson française, mais aussi un portrait universel de résilience et de passion.
Né Charles Aznavourian, fils de réfugiés arméniens, Charles connaît la pauvreté et les préjugés dès son enfance. Son histoire est celle d’un outsider dans une société où tout semblait contre lui. Dans une famille d’artistes qui fait de chaque soir une fête, il apprend l’art de l’improvisation, de la musique et du partage. Enfant acteur, puis jeune chanteur, Charles prend son envol lorsqu’il rencontre le pianiste Pierre Roche, son premier mentor, puis Édith Piaf, qui le guidera dans les moments les plus incertains de sa carrière.
La narration insiste sur la puissance de ces rencontres, de ces liens qui définissent l’homme autant que l’artiste. Ce parcours, semé de doutes et de critiques, révèle une humanité souvent effacée derrière le mythe. Celle d’un homme qui s’est battu pour dépasser les attentes du public et se forger une voix, unique mais universelle.
Une interprétation qui respire Aznavour
Au cœur de ce biopic, il y a l’incroyable performance de Tahar Rahim. Plus qu’un jeu, Rahim fait revivre Aznavour avec une profondeur émotionnelle qui nous transporte. Pendant des mois, l’acteur s’est formé au chant, travaillant sa voix et son corps pour capter l’essence de l’artiste. Il ne se contente pas d’imiter Aznavour ; il en traduit les nuances, de la fragilité de ses débuts à l’assurance tranquille de ses dernières années. Rahim, comme Aznavour, fascine par son intensité intérieure.
Grand Corps Malade et Mehdi Idir, connus pour leur regard empreint d’authenticité, nous plongent dans un Paris vibrant, réinventant les années d’après-guerre avec des décors somptueux et une attention minutieuse aux détails. Leur mise en scène respire le respect et l’émotion, sans chercher à embellir ou à édulcorer le parcours de l’artiste. On sent dans chaque scène l’héritage de ceux qui se battent pour leurs rêves, portés par la passion et l’amour d’un art.
Un film, un voyage
Plus qu’un simple biopic, Monsieur Aznavour est un voyage dans la mémoire d’un pays, dans les émotions d’une époque et les sons d’une vie. Il nous rappelle que derrière chaque icône, il y a un homme fait de contradictions, de doutes, de courage, et d’amour. Pour le spectateur, c’est une invitation à redécouvrir Aznavour non seulement comme un chanteur, mais comme un survivant, un ami, un passionné.
À voir, pour sentir battre le cœur d’une légende et repartir avec un peu de cette force qui a fait vibrer des générations.
Actuellement au cinéma.