Des fleurs, de la couleur, de la brillance… Olivier Rousteing a montré qu’il a surmonté le vol de 50 pièces de sa collection, une affaire inédite dans le milieu de la mode.
Il l’a présenté ! Dans un show exubérant et fleurie à Paris, le styliste de la maison française Balmain, Olivier Rousteing, a surmonté l’épreuve ; celle du vol de 50 pièces de sa collection, une affaire inédite dans la fashion sphère.
Des fleurs, de la couleur, de la brillance, des chaussures acidulées : le designer, coiffé désormais de dreadlocks, en a mis plein la vue mercredi 27 septembre au soir en pleine Fashion Week de Paris, faisant oublier le vol qu’il avait lui-même annoncé sur Instagram mi-septembre à ses 10 millions d’abonnés. « Les fleurs pour le printemps, innovant… » : a ironisé Olivier Rousteing quelques jours avant le défilé, en levant le voile sur la collection.
Un travail acharné pour être prêts à temps
Les fleurs étaient en effet omniprésentes : dans les motifs, sculptées ou brodées sur des mini robes ou ornant des chaussures colorées à talons. Un total look rouge composé de robe effet vinyle parsemée de roses avec des chaussures décorées d’une rose gigantesque a été la silhouette phare de la collection.
On y retrouve la ligne « sculptante » et glamour d’Olivier Rousteing dans des ensembles veste graphique, décolletée et mini-jupe. Le défilé s’est déroulé au théâtre de Chaillot, avec vue (comme vous vous en doutez) sur la tour Eiffel. Mi-septembre, la camionnette transportant des pièces de sa collection a été attaquée entre l’aéroport et le siège parisien de la maison, par des personnes armées qui ont pris la fuite. Une enquête a été diligentée mais on ignore tout de la nature et du sort des pièces dérobées.
« Démocratiser » la mode
Soucieux de « permettre à davantage de personnes de vivre ces moments privilégiés que le monde de la mode réserve traditionnellement à quelques très chanceux », Balmain s’est associé à TikTok pour que le réseau diffuse le défilé. Deux créateurs de TikTok ont également mis en ligne des images depuis les coulisses « avant, pendant et après le show ».
A 38 ans, dont douze en tant que directeur artistique chez Balmain, Olivier Rousteing a transformé cette présentation, connue dans un cercle restreint rédactrices de mode, en rendez-vous incontournable pour fashionistas. Défilés au son du hip-hop, castings sous le signe de la diversité ou collaboration avec le géant suédois H&M en 2015 : Rousteing a multiplié les démarches pour rendre l’univers de la mode compréhensible pour les jeunes et « démocratiser » le tout.
« L’obsession de la perfection »
Alors que la plupart des créateurs cultivent la discrétion, lui revendique l’esthétique glamour pour une femme forte et libre. La popularité d’Olivier Rousteing, l’un des rares créateurs noirs ou métisses dans l’univers du luxe, a pris un tournant après la diffusion en 2019 du documentaire « Wonder Boy » (visible sur Netflix), dans lequel il fend l’armure et raconte sa quête de sa mère naturelle.
Né sous X, d’origine éthiopienne et somalienne, le jeune homme été adopté par une famille bordelaise, puis surmonter plusieurs épreuves avant de devenir l’homme de Balmain. En 2021, il confie ainsi sur Instagram avoir été grièvement brûlé un an plus tôt dans l’explosion de sa cheminée. Il dit l’avoir caché par « honte », dans un milieu où règne « l’obsession de la perfection ».
Le texte est accompagné d’une photo choc : son torse, ses bras et le sommet de son crâne sont recouverts de bandes de gaze, avec des marques de brûlure sur le visage. Une façon de briser un tabou. « J’ai réalisé que le pouvoir des réseaux sociaux était de ne révéler que ce que vous voulez montrer », écrivait-il alors.