À quelques jours de l’ouverture des Jeux olympiques de Paris, la tension monte en banlieue parisienne. Des tags et des menaces se multiplient à proximité immédiate des lieux d’hébergement destinés aux policiers déployés en renfort pour sécuriser l’événement. L’insécurité atteint un tel niveau que certains se demandent s’il ne faudra pas des policiers pour protéger… des policiers.
À L’Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne, 118 policiers sont logés dans une résidence proche de plusieurs logements sociaux. Vendredi dernier, la standardiste de cette résidence a été verbalement agressée par un groupe de cinq jeunes qui lui ont lancé : « On sait qu’il y a des keufs ici. On va vous brûler ! ».
Un des individus est même entré dans les locaux avec son téléphone portable, filmant certains occupants sans leur adresser la parole avant de repartir en les menaçant de mort. Une plainte a été déposée, mais cet incident n’est pas isolé.
À Orsay, dans l’Essonne, les CRS ont été la cible d’une vague de graffitis. Sur les murs de leur cantonnement provisoire, une centaine d’inscriptions et de tags anti-police et antifascistes ont été découverts dans la nuit de samedi à dimanche.
Ces incidents s’ajoutent à un climat déjà tendu. La hiérarchie policière a récemment distribué à tous les renforts de police un livret d’accueil spécial JO, dans lequel il est demandé aux fonctionnaires de maintenir un « comportement irréprochable » en service et en dehors, et de faire « preuve de vigilance » quant à la sécurité des lieux d’hébergement.
Avec l’ouverture des Jeux olympiques prévue le 26 juillet prochain, les autorités espèrent que ces mesures suffiront à protéger les policiers, garants de la sécurité de cet événement international. Pourtant, la question reste posée : comment assurer la sécurité des forces de l’ordre elles-mêmes dans un contexte aussi hostile ?