Gueuleton Aix-en-Provence avait promis monts et merveilles avec son « brasero à 4 mains » le 8 décembre dernier. Un événement qui, sur le papier, mariait terroir et convivialité. En réalité, il n’a été qu’une farce coûteuse et insipide.
Le cadre, il faut le dire, a tout pour convaincre. Pour celles et ceux qui connaissent le restaurant, L’Escapade à Richerenches offre un cadre bonhomme et gastronomique. Entiché d’un braséro trop enfumé, l’invitation apparente à un moment hors du temps a viré à l’arnaque. Une mise en scène, un paravent destiné à masquer une organisation bancale et un manque de respect flagrant pour la clientèle.
Le chef Nicolas Pailhès, présenté comme un virtuose du terroir, a livré ici une prestation indigne de sa réputation. La pièce de résistance – des côtes de bœuf – aurait pu briller par sa qualité et sa préparation. Mais loin d’être idéalisés, les morceaux de viande étaient tantôt saisis à vif, tantôt calcinés ; les nerfs et la texture caoutchouteuse, l’unique mémoire laissée par ce plat supposé d’exception.
L’absence de qualité était égalée par le dédain du service. Attente de l’équipe en résidence, personnel désintéressé… Chez Gueuleton Aix-en-Provence le client n’est pas roi, mais un simple outil d’enrichissement rapide. La convivialité vantée par Gueuleton est un produit marketing, aussi fade que le gras qui habille les assiettes. Quant au vin, présenté comme l’allié des mets, il ne sert qu’à tenter de noyer les déceptions dans une ivresse forcée.
Facturée à 80€ par personne (oui, 80 €) l’expérience relève d’une arnaque à peine déguisée. Les promesses d’authenticité et de plaisirs partagés deviennent des chimères. Gueuleton Aix-en-Provence exploite le désir de ses clients pour l’authentique et le simple, mais n’offre qu’un récital d’amateurisme et de prétention.
À celles et ceux qui souhaitent réellement vivre l’âme d’un joli déjeuner ou diner, mieux vaut fuir ces opérations commerciales bien huilées. Avec un barbecue et un bon boucher, en compagnie du chef Pailhès (pourquoi pas), il est possible de créer une expérience infiniment plus riche et sincère. Le feu de Gueuleton, lui, ne brûle que des illusions. Et aucune fumée, si épaisse soit-elle, ne saurait masquer cette triste réalité.