C’est un de ces endroits que l’on rêve de découvrir, par hasard. Un lieu qui respire l’authenticité, un havre de fraîcheur où chaque gorgée rapproche un peu plus de l’essentiel. Oui, nous parlons de la microbrasserie marseillaise, « Soiffe », qui a posé ses cuves en plein cœur du 1er arrondissement de la cité phocéenne, rue Lafayette. Et si l’ouverture d’un bar ou d’une brasserie pourrait sembler anodine dans une ville bouillonnante comme Marseille, ici, quelque chose de différent se joue. Plus qu’un simple débit de boissons, c’est une promesse. Celle d’un espace où la bière devient le prétexte, et la culture, le cœur battant.
Claire et Angelo. Deux prénoms que l’on ne connaissait pas hier et qui, aujourd’hui, apparaissent comme des figures familières, presque intimes. Ce couple à l’énergie débordante a fait de la bière non pas une simple boisson, mais un véritable projet de vie. Leur ambition ? Brasser des bières de soiffe – oui, de soiffe, avec deux « f », comme pour mieux marquer le caractère décomplexé de l’entreprise – et créer un lieu qui soit à la fois leur atelier et une lieu de vie.
On les imagine, là, derrière leurs grandes cuves en inox, dans cet ancien entrepôt transformé en espace festif. Leur tap-room de 50 m², petite mais généreuse, n’est pas une salle clinquante où l’on viendrait pour se montrer. Non. C’est plutôt l’endroit où l’on vient discuter, découvrir, s’abreuver de récits tout autant que de bières, la tête penchée vers son voisin pour mieux entendre l’histoire que l’on déguste. C’est une parenthèse, un moment suspendu où la rue semble loin et où chaque détail ramène à l’essentiel : partager.
« Soiffe » ne se contente pas d’offrir une carte bien fournie en bières et kéfirs maison – même si, avouons-le, nous nous laisserions bien tenter par une bière brassée juste là, à quelques mètres. Non, ce qui fait la différence ici, c’est cette envie d’aller plus loin. « Soiffe » est un projet de vie, un mélange subtil de cultures. Des expositions, des concerts, des rencontres. Le lieu respire la créativité, le lien humain, et rappelle ces bars d’artistes où la frontière entre scène et spectateurs s’enchevêtre.
Nous n’avons pas encore goûté toutes les bières de Claire Guérin et Angelo Nizard, mais quelque chose laisse penser qu’elles ne sont pas faites pour être simplement sirotées, comme ils aiment le dire eux-mêmes. Elles s’accompagnent volontiers d’un fricassé tunisien signée Annaëlle N’kaoua, fondatrice du traiteur Savta.
Ce sont des bières de « soiffe ». On les boit sans fioritures, parce qu’on a envie de s’hydrater d’un coup, d’une gorgée franche, comme on avalerait la dernière page d’un bon livre qu’on ne peut pas refermer sans le finir. C’est ça « Soiffe ». Un souffle, une grande bouffée d’air dans un Marseille où la culture et la bière se rencontrent, se mêlent et s’entremêlent sans prétention.
Mais il y a aussi ce détail, presque invisible à première vue, qui fait sourire. L’endroit est stratégiquement situé entre la Gare Saint-Charles et les allées Gambetta. Rien de plus futé. Pour ceux qui arrivent en train, c’est un peu comme une première halte, un point de repère pour découvrir la ville autrement. Un lieu qui promeut le tourisme brassicole, voilà qui est audacieux. Car Marseille, on la connaît pour ses calanques, son Vieux-Port, ses marchés animés, mais qui aurait pensé qu’elle deviendrait un jour une destination pour les amateurs de bières ?
« Soiffe » est un lieu qui grandit. Un lieu qui prend racine dans les habitudes des Marseillais, mais aussi dans le cœur de ceux qui, de passage, repartiront avec une envie nouvelle, celle de revenir.
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