Le débat sur la qualité de l’air dans le métro parisien prend une nouvelle tournure avec la récente cartographie de la pollution réalisée par l’autorité organisatrice des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM), en collaboration avec Airparif. [Focus]
Pour la première fois, cette initiative fournit une vue précise des niveaux de pollution dans le métro et le RER parisien, soulevant des préoccupations quant à la santé publique. Cette étude d’ampleur, menée conjointement avec la RATP et la SNCF, a étudié les niveaux de particules fines PM10, produites principalement lors du freinage des trains.
Ces particules peuvent entraîner des problèmes respiratoires, notamment chez les personnes vulnérables. Les résultats indiquent que trois stations parisiennes, Belleville, Jaurès et Oberkampf, dépassent le seuil recommandé de 480µg/m3 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour une heure d’exposition.
L’enquête ouverte par le parquet de Paris au printemps dernier, suite aux soupçons de l’association Respire concernant la dissimulation des taux élevés de particules fines par la RATP, met en évidence l’importance de cette étude. Les niveaux de PM2,5, particules plus fines et potentiellement plus nocives, restent encore à être communiqués.
La cartographie complète des 397 stations du métro et du RER, ainsi que des lignes, prévue pour juin, promet d’offrir une vision plus complète de la situation. Cependant, la directrice générale d’IDFM, Laurent Probst, souligne que les particules ne sont pas les mêmes dans les rames que sur les quais, et que des mesures seront prises pour évaluer cette différence.
La littérature scientifique limitée sur la qualité de l’air dans le métro rend difficile une évaluation précise des conséquences pour la santé. L’Anses suggère le risque d’inflammation des voies respiratoires, notamment chez les asthmatiques, tout en rejetant l’augmentation du risque de cancer du poumon ou d’infarctus du myocarde.
En réponse à ces résultats, IDFM envisage de demander aux opérateurs RATP et SNCF de mettre en place un plan d’action visant à améliorer la qualité de l’air dans les stations les plus touchées. Des travaux sont déjà prévus, avec des ventilateurs renouvelés ou renforcés dans certaines stations. Le directeur général d’IDFM espère ainsi faire passer au moins trois stations du rouge à l’orange, voire au vert.
En outre, IDFM propose le déploiement rapide d’un système réduisant les émissions de particules fines lors du freinage des trains, en particulier sur les lignes du RER A et 1, 2, 3, 4, 5 et 9 du métro. À ce jour, seuls les métros de dernière génération MP14, équipés d’un freinage électro-magnétique non émetteur de particules fines, répondent à ces normes.
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