À trois mois de sa sortie, le film consacré à l’épouse de Jacques Chirac met en avant le caractère trempé de l’intéressée.
D’après une étude menée auprès des salariés de l’Élysée, elle est « ringarde » (à 44,5%), « austère » (37,5%) et « froide » (19,8%). Et gare à ceux qui se risquent à la gratifier d’un simple « Bonjour madame » lorsqu’ils la croisent dans le couloir de l’Élysée. « Bonjour Mme Chirac », rétorque-t-elle du tac au tac à un malheureux qui a commis cet impair. Bernadette Chirac, la vraie, n’a jamais manqué d’aplomb. Bernadette en a encore davantage lorsqu’elle est incarnée au cinéma par Catherine Deneuve.
Dans ce qui ressemble à un faux biopic – s’il est inspiré par la vie de la première dame, le film se veut plutôt une comédie -, Mme Chirac, donc, qui a longtemps œuvré dans l’ombre de son mari, entend adoucir son image de femme froide et distante. Si l’on en croit les premières images diffusées dans la bande-annonce du long-métrage, celui-ci devrait être consacré au changement d’attitude de Bernadette, d’abord perçue par le public et ceux qui la côtoyaient comme glaciale avant de devenir une première dame appréciée des Français.
Dans Bernadette, Catherine Deneuve joue aux côtés de Denis Podalydès, devenu pour l’occasion Bernard Niquet, le directeur de cabinet de Mme Chirac tandis que l’ancien président de la République est incarné par l’ancien de la Comédie-Française, Michel Vuillermoz.
« L’histoire d’une femme qui sort de sa gangue »
Ce premier long-métrage tourne à la tragicomédie inspirée par le parcours de l’ancienne première dame. « Quand j’ai lu le scénario, j’ai compris qu’il s’agissait de l’histoire d’une femme qui sort de sa gangue et acquiert au fil du temps une force et une liberté. Le film n’est pas une reconstitution mais il se fonde sur des situations réelles. Il ne s’est jamais agi de la copier mais de s’en inspirer », explique Catherine Deneuve à Libération. À l’époque, le film s’appelait encore La Tortue, surnom « affectueux » que Jacques Chirac donnait à son épouse.
En grande passionnée de politique, la réalisatrice Léa Domenach (fille de Nicolas Domenach, chroniqueur et auteur de plusieurs biographies de Jacques Chirac) s’attarde sur la manière dont amour et pouvoir s’entremêlent dans la vie de cette première dame, la seule à avoir également exercé des responsabilités électives.
Sur les réseaux sociaux, le buzz dépasse les frontières : certains internautes anglophones l’ont qualifié de « french Barbie », en référence au film de Greta Gerwig -, il n’est pas au goût de Claude Chirac. Dans les colonnes Paris Match, la fille de Jacques et Bernadette reproche à la production de ne l’avoir pas consultée avant de se lancer dans ce projet de film, ni même d’avoir tenu compte du fait que Bernadette Chirac était toujours en vie. Avec ou sans son consentement, le film sortira en salles le 4 octobre.