Sur les étals des marchés et des supermarchés, la cerise se fait appeler « désirer ». Les prix du fruit explosent en rayons, forçant de nombreux consommateurs à faire l’impasse sur ce produit. Dans certaines régions, le kilo de cerise atteint, voire dépasse les 20 euros. Mais pourquoi la cerise est-elle devenue si chère ? Europe 1 fait le point.
La cerise devient-elle un produit de luxe ? Sur les étals des supermarchés, difficile pour les clients de ne pas voir l’envolée des prix ces derniers mois. Désormais, il n’est pas rare de voir sur les étiquettes le prix de ces fruits dépasser les 20 euros le kilo. Un tarif en augmentation de près de 10% en un an, et même de 16% par rapport à il y a cinq ans, précise le ministère de l’Agriculture.
Parmi les pistes avancées : le climat. Après une sécheresse historique en 2022 qui influence fortement les récoltes pour l’année suivante, puis un hiver sec, le retour des précipitations à la mi-mai a perturbé les récoltes des variétés les plus précoces, et abimé les cerises. C’est ce que souligne l’Agreste, le site statistique du ministère de l’Agriculture regroupant toutes les données sur le sujet. Dans le détail, la production s’effondre notamment dans la région Auvergne-Rhône-Alpes (-12% sur un an), tandis qu’elle reste stable en Occitanie (0%) et en région PACA (-2%).
L’interdiction d’un pesticide également en cause ?
A l’échelle du pays, le début de la saison commence avec une production en baisse de 5%. Mais la météo ne serait pas la seule raison de la baisse de la production. Selon certains producteurs, la baisse pourrait être due également à l’interdiction du phosmet, un pesticide utilisé par les professionnels du secteur pour lutter contre la mouche Suzukii. Cette petite mouche invasive pond ses œufs au sein des cerises mûres, mais également du raisin ou de la fraise.
Questionné par nos confrères de TF1 Info, Christophe Neyron, président de l’AOP Cerises de France tempère la colère de ses collègues. Si ce pesticide « est un produit à l’efficacité connue », enlevé du marché « à regret de tous », une alternative a depuis été mise sur le marché pour enrayer la prolifération de la petite drosophile, explique-t-il.
Enfin, le président Bruno Darnaud, président de la Gouvernance économique des fruits et légumes, s’alarme dans les colonnes du journal Le Parisien des marges excessives pratiquées par certains revendeurs, et invite les clients à privilégier les circuits courts.