Après la sobriété énergétique de l’hiver, voici le plan pour l’été. Le gouvernement dévoile de nouvelles mesures afin d’inciter les Français à économiser de l’énergie en période estivale. Climatisation, vitesse maximale sur les routes… Voici ce qui va changer.
L’hiver 2022-2023 avait été marqué par une sobriété énergétique, imposée par la guerre en Ukraine, la hausse des prix et le changement climatique. L’été 2023 qui s’ouvre ce mercredi n’y échappera pas non plus. Même si aucune menace de coupure d’électricité ne pointe le bout de son nez, le gouvernement a présenté cette semaine « l’acte 2 » de la sobriété énergétique, avec diverses mesures censées inciter les Français à réduire leur consommation.
« La sobriété énergétique dépasse le seul besoin de préserver notre système électrique pendant l’hiver », justifie la Première ministre Élisabeth Borne. « Elle est au cœur de la stratégie française de transition énergétique afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 et de permettre à la France de devenir le premier grand pays industriel au monde à sortir des énergies fossiles. »
Pour y parvenir, plusieurs mesures ont été présentées. La plus concrète concerne la climatisation. Pour ne pas en abuser et ainsi limiter la pollution, l’exécutif préconise de la régler à 26°C, pas moins. « Ce que prévoit la loi depuis 2007 », justifie ce mercredi la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, dans les colonnes du Parisien. « L’enjeu est de l’appliquer enfin, dans les bureaux comme dans les cinémas. »
« L’ensemble des secteurs économiques se sont engagés à faire connaître cette mesure et à l’appliquer », assure le gouvernement. Mais l’initiative suscite déjà de multiples controverses. « Pour avoir 23, il faut mettre à 21. 26, c’est impossible ! », lance un commerçant au micro de TF1. Un fabricant d’ordinateurs, dont la climatisation s’affiche à 25°C, est, lui, tout simplement bloqué par la technologie : son installation ne lui permet pas de monter la température.
Opérations « Portes fermées »
Les commerçants, justement, vont à nouveau être dans le viseur du gouvernement. Depuis le mois d’octobre, un décret leur impose de fermer leurs portes lorsqu’ils utilisent la climatisation. Cet été, les maires vont être chargés d’assurer sa bonne application. « C’est une mesure de bon sens qui doit permettre d’éviter le gaspillage d’énergie et de lutter pour l’usage limité et raisonné des climatiseurs », assure l’exécutif.
« Personne ne peut accepter aujourd’hui que l’on climatise les rues », martèle Agnès Pannier-Runacher auprès du Parisien. En cas de non-respect, les commerçants sont prévenus : l’amende peut aller jusqu’à 750 euros.
Pas plus de 110 km/h sur autoroute
C’est l’une des questions récurrentes dans la lutte contre le réchauffement climatique : faut-il abaisser la vitesse maximale sur autoroute ? Sur ce point, le gouvernement privilégie l’incitation à l’interdiction. Ainsi, « dans le cadre professionnel » et « à l’image de l’État qui le demande aux agents publics », « plusieurs grandes entreprises demanderont à leurs salariés de rouler à 110 km/h » au lieu de 130.
D’après l’exécutif, 27 entreprises du CAC40 se sont engagées à faire appliquer cette mesure. Elle permet de « réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre, tout en économisant 20% de carburant », selon la même source. Reste qu’elle semble particulièrement complexe à contrôler. « Les entreprises pourront le voir sur les factures de carburants qui, à trajet égal, auront diminué », assure toutefois la ministre de la Transition énergétique.
Vers une nouvelle campagne de communication
Outre ces mesures, le gouvernement ouvre également la voie à de nouvelles restrictions au sujet de la pollution lumineuse. La réduction des horaires d’éclairage des vitrines des commerces et des bâtiments non résidentiels ou encore la réduction de la puissance lumineuse de l’éclairage public vont être « mises au débat ». Le malus sur les véhicules les plus polluants va aussi être renforcé dès l’année prochaine.
Le gouvernement va désormais lancer une nouvelle campagne de communication pour inciter les Français à jouer le jeu. Baptisée « Pour économiser l’énergie, on agit, on réduit », elle va s’ancrer autour de cinq gestes clés : la climatisation à 26°C, donc, mais aussi débrancher ses appareils au moment de quitter son logement, installer un thermostat programmable, prendre les transports en commun ou le vélo pour les petits trajets, ou encore lever le pied au volant et pratiquer le covoiturage.