Trois mois après la mise en place du gouvernement Barnier, le paysage politique français semble dans une impasse. Avec un exécutif dépourvu de majorité, la question de la pérennité du mandat présidentiel d’Emmanuel Macron se pose plus que jamais. En effet, nombreux sont ceux qui jugent la situation intenable et appellent à des mesures fortes pour sortir de cette crise.
Dans l’histoire de la Vᵉ République, consulter le peuple a toujours été un acte fort. En 1969, après l’échec de son référendum, le général de Gaulle n’avait pas hésité à démissionner, estimant que la légitimité populaire était au cœur de la fonction présidentielle. Un demi-siècle plus tard, cette logique semble abandonnée. Malgré des défaites électorales successives et une dissolution de l’Assemblée nationale sans effet stabilisateur, Emmanuel Macron reste accroché à son mandat. La question se pose : pourquoi ce silence sur une éventuelle démission présidentielle ?
La dissolution de l’Assemblée nationale, souvent vue comme un moyen de débloquer une situation politique complexe, n’a cette fois pas porté ses fruits. Les élections législatives anticipées ont débouché sur une fragmentation encore plus grande de l’hémicycle. Cette absence de majorité claire empêche toute action gouvernementale décisive et plonge la France dans une paralysie politique.
Face à cette crise, certains proposent l’instauration d’un scrutin proportionnel, espérant ainsi mieux refléter les nuances de l’opinion publique. Pourtant, l’histoire française et les exemples étrangers, comme celui de l’Allemagne, montrent que ce système peut affaiblir la capacité à gouverner. L’expérience de la IVᵉ République a prouvé qu’une telle fragmentation parlementaire mène souvent à l’instabilité.
La solution ? Un retour devant le peuple
Pour beaucoup, la solution passe par un retour à l’esprit originel de la Vᵉ République. Un pouvoir exécutif fort, soutenu par une majorité parlementaire claire. Cela impliquerait un double scrutin dans les mois à venir, une élection présidentielle pour trancher la question du leadership, suivie d’élections législatives pour former une majorité stable.
Cette démarche nécessiterait une révision de l’article 12 de la Constitution, permettant une nouvelle dissolution de l’Assemblée en cas de changement de président. Une telle modification pourrait être adoptée rapidement par le Parlement réuni en Congrès.
Le peuple, arbitre ultime
Dans ce contexte de crise, la souveraineté populaire apparaît comme le seul recours légitime. Comme le soulignait Michel Debré, la consultation du peuple entraîne une responsabilité politique. Ce principe fondamental de la Vᵉ République semble aujourd’hui ignoré, au risque de prolonger l’instabilité et d’éloigner la France de la voie de la grandeur. Faute de quoi, la France pourrait s’enliser durablement dans une crise de régime aux conséquences imprévisibles et graves.