Depuis plusieurs années, les tensions autour de la cybersécurité ne cessent de croître entre la Chine et les pays occidentaux. Les récentes accusations portées par ces derniers mettent en lumière une campagne mondiale de cyber-espionnage orchestrée par des groupes de hackeurs soutenus par l’État chinois.
Les États-Unis, en première ligne de cette lutte, dénoncent une montée en puissance des opérations de piratage soutenues par la Chine, les qualifiant de « menace la plus grande, la plus active et constante » pour leur gouvernement et leur secteur privé. Les allégations récentes font état d’une implication massive de la Chine dans des actes de cyber-espionnage, notamment à travers des infiltrations réussies dans des systèmes informatiques sensibles, tels que ceux du ministère de l’Énergie américain, des fournisseurs du secteur énergétique, des entreprises de télécommunications et même des universités.
Lundi dernier, le ministère de la Justice américain a porté des accusations formelles contre sept individus chinois, les accusant d’avoir mené une opération de piratage informatique à grande échelle pendant une période de 14 ans. Selon les autorités américaines, ce groupe de hackeurs, nommé APT31, serait dirigé par le ministère chinois de la Sécurité de l’État depuis la ville de Wuhan. Leur mode opératoire aurait impliqué l’envoi de milliers de courriels malveillants à des entités américaines et étrangères, compromettant ainsi la sécurité de millions d’individus.
Cette offensive cybernétique ne se limite pas aux États-Unis. Le Royaume-Uni a également été visé, avec des attaques contre sa Commission électorale et des parlementaires critiques envers Pékin. De même, la Nouvelle-Zélande, traditionnellement proche de la Chine, a récemment accusé un groupe lié à Pékin, APT40, d’avoir piraté son système informatique parlementaire en 2021.
Par ailleurs, une entreprise chinoise de cybersécurité, I-Soon, a été pointée du doigt après une fuite massive de données en février dernier. Cette brèche a révélé la capacité de I-Soon à infiltrer les systèmes gouvernementaux étrangers, les comptes de réseaux sociaux et les ordinateurs personnels. Selon des experts, cette entreprise, ayant des liens avec l’État chinois, aurait compromis la sécurité informatique de plusieurs gouvernements et institutions démocratiques à travers le monde.
Les cibles des attaques chinoises évoluent également, comme en témoignent les récentes attaques contre des infrastructures de communication américaines et des universités. Les États-Unis, de leur côté, utilisent des techniques de renseignement contre la Chine, ce qui alimente un cycle de cyberattaques et de contre-attaques.
Malgré les preuves avancées par les pays occidentaux, la Chine nie évidemment toute implication dans ces cyberattaques, qualifiant ces accusations de « sans fondement » et rappelant les actions similaires menées par les États-Unis. Cette escalade dans la guerre cybernétique soulève de sérieuses préoccupations. La sécurité des systèmes informatiques et la protection des données sensibles à l’échelle mondiale est un défi à relever dans le paysage numérique mondial.