Le dépôt sauvage de déchets est un fléau qui touche de nombreuses villes en France et dans le monde. À Marseille, ce phénomène est particulièrement préoccupant, car il menace la qualité de vie des habitants et l’attractivité touristique de la ville. Pourquoi cette pratique est-elle interdite à Marseille ? Quelles sont les conséquences pour les contrevenants ?
Le dépôt sauvage de déchets est un phénomène qui menace la santé publique et l’environnement à Marseille.
Selon les chiffres officiels, Marseille produit environ 1,2 million de tonnes de déchets par an, soit environ 1,3 kg par habitant et par jour. Malgré les efforts considérables de la Métropole Aix-Marseille Provence pour encourager le tri-sélectif et la collecte des déchets, une partie de ces déchets finit par être abandonnée dans la rue, les parcs, les forêts ou les terrains vagues. Ce comportement est non seulement illégal, mais il peut aussi entraîner des conséquences graves pour la santé publique et l’environnement.
Le dépôt sauvage de déchets est interdit à Marseille pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cette pratique est contraire aux règles de salubrité publique. Les déchets abandonnés dans la rue peuvent attirer des nuisibles comme les rats, les mouches ou les cafards, ce qui peut mettre en danger la santé des Marseillais. De plus, ces déchets peuvent dégager des odeurs nauséabondes et dégrader l’esthétique de la cité phocéenne.
🔵Dépôts sauvages : 330 tonnes de déchets évacuées par la Métropole sur le chemin de la Madrague-Ville, Marseille 15e
— Aix-Marseille-Provence Métropole (@AMPMetropole) June 1, 2023
La @AMPMetropole, qui ne détient le pouvoir de police, intervient régulièrement au travers de moyens conséquents hors de son champ de compétence. pic.twitter.com/uenvLNtXUv
En outre, le dépôt sauvage de déchets est une infraction environnementale. Les déchets abandonnés peuvent polluer les sols, les cours d’eau et l’air, ce qui peut entraîner des conséquences néfastes sur la biodiversité et le climat. De plus, le traitement de ces déchets coûte cher aux contribuables, car il nécessite des opérations de collecte, de transport et de traitement spécifiques.
Dépôts sauvages : La Métropole à l’œuvre
Dans le cadre de ses compétences, la Métropole est chargée d’assurer l’enlèvement des ordures ménagères résiduelles des particuliers ainsi que le tri et le traitement des déchets à l’échelle de son territoire.
Les dépôts sauvages relèvent en revanche d’une infraction au Code de l’environnement et du pouvoir de police des maires qui, en lien avec la Police / Gendarmerie nationale et le Procureur de la République, peuvent faire sanctionner ces incivilités.
Le ramassage des ordures sauvages a un coût pour la collectivité et pour le contribuable. L’utilisation de la vidéo protection et les efforts de la police municipale doivent absolument être coordonnés pour trouver les pollueurs
souligne Jean-Yves Sayag, conseiller métropolitain délégué à la Propreté, l’Hygiène et les décharges sauvages.
Cette compétence de Marseille doit enfin obtenir des résultats.
Pour rappel, la Métropole, qui ne détient pas le pouvoir de police, intervient régulièrement au travers de moyens conséquents hors de son champ de compétence pour répondre à des questions urgentes de salubrité publique. Que fait la Mairie ? Rien ou peu.
Un vaste dispositif a été déployé sur le secteur Madrague-Ville pour limiter les nuisances et les troubles à l’ordre public occasionnés par les nombreux gravats déposés ces derniers jours. Depuis le 31 mai, ce n’est pas moins de 25 agents qui sont mobilisés pour déblayer 2 500 m3 de déchets, représentant un poids total de 330 tonnes. Le travail des agents sur le terrain se poursuivra encore demain, vendredi 2 juin.
D’importants moyens techniques sont déployés sur place (bennes à ordures, camions plateaux, plusieurs caissons de 30 m3…) pour évacuer les déchets, qui jonchent le sol et entravent la circulation.
À noter que les déchets, composés à 99 % d’encombrants, gravats et pneus, sont acheminés puis vidés à la plateforme « Encombrants » des Aygalades. La Métropole a informé la municipalité que la facture de cette intervention, de l’ordre de 237 000 euros, serait adressée à la commune qui doit légalement en assumer la charge.