Selon l’émissaire américain John Kerry, la COP28 est la « dernière chance » pour tenir la limite de 1,5°C de réchauffement, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris. Une annonce arrivée après celle du compromis proposé par la présidence émiratie de la conférence climatique, rejeté par de nombreux pays.
La 28e conférence climatique des Nations unies à Dubaï est « la dernière » chance » pour tenir la limite de 1,5°C de réchauffement, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris, a mis en garde mardi l’émissaire américain John Kerry. « C’est la dernière COP où nous aurons la chance d’être capable de maintenir en vie le 1,5°C », a-t-il déclaré lors d’une réunion avec les représentants des pays qui débattent dans la nuit du compromis proposé par la présidence émiratie de la COP28, rejeté par de nombreux pays faute d’objectif de sortie des énergies fossiles.
« Beaucoup d’entre vous ont appelé le monde à largement sortir des énergies fossiles », et « cela passe par une réduction décisive dans cette décennie », a-t-il déclaré.
« Une guerre pour notre survie »
L’ancien secrétaire d’Etat américain s’exprimait lors d’une réunion à huis clos, qu’un groupe d’observateurs en dehors de la salle regardait via captation vidéo en direct. « Je pense que la plupart d’entre vous refuse de participer à une mascarade », a-t-il ajouté lors de cette réunion convoquée quelques heures après la publication du projet d’accord. Sultan Al Jaber, capitaine de l’industrie pétrolière qui préside la COP28, a proposé un texte de compromis qui laisse toute latitude aux pays pour choisir leur manière de « réduire » les énergies fossiles. Mais le texte ne fixe aucun objectif historique de « sortie » du pétrole, du gaz et du charbon, pourtant envisagé dans les versions antérieures.
Les énergies fossiles sont responsables de deux-tiers environ des émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, dont les impacts menacent de plus en plus l’humanité. Cette absence a été largement critiquée par les pays occidentaux, des Etats insulaires, plusieurs pays africains et latino-américains. Elle a suscité une vive réprobation des associations environnementales impliquées dans les négociations, censées se conclure mardi.
« Je ne pense pas que quiconque ici veuille être associé à un échec dans l’exercice de cette responsabilité. Peu de gens dans la vie publique sont amenés à faire des choix de vie ou de mort dans l’histoire », a déclaré John Kerry. « Il s’agit d’une guerre pour notre survie », a-t-il clamé.