Ce mercredi 2 août, l’Association des sociétés françaises d’autoroutes (Asfa) a publié son Bilan sécurité 2022. Il fait état d’une hausse des accidents mortels et d’un «relâchement» des comportements, notamment en matière de consommation d’alcool, drogues et médicaments.
En plein chassé-croisé des vacances d’été, le bilan annuel de l’Association des sociétés françaises d’autoroutes (Asfa) est alarmant : en 2022, 188 personnes ont été tuées sur le réseau autoroutier français, contre 131 en 2021. Une hausse de 43% des accidents mortels est observée et la consommation d’alcool, de drogues ou de médicaments est identifiée comme la première cause d’accidents mortels.
Au total, 1.654 accidents corporels, dont 167 mortels, se sont produits sur l’autoroute en 2022, soit 134 de plus qu’en 2021 (1.520 dont 119 mortels). Si, «rapportée au trafic, l’année 2022 reste dans la tendance observée depuis vingt ans avec 1,6 accident par milliard de km parcourus», le délégué général de l’Asfa, Christophe Boutin, dénonce toutefois des «comportements parfaitement inacceptables».
Le fait que la consommation d’alcool, de drogues ou de médicaments soit identifiée comme «le premier facteur d’insécurité» sur les autoroutes signifie selon lui «une conduite à risque parfaitement assumée par une frange des conducteurs». Sur ce point, Christophe Boutin fait le lien avec la crise sanitaire et le «contrecoup des restrictions qui ont été vécues avec difficulté par les Français», accentuant selon lui la prise de substances illicites au volant.
Résultat : ce facteur est présent dans 26,3% des accidents mortels sur le réseau autoroutier pour la seule année 2022. Il concerne surtout les jeunes puisque près d’un conducteur sur deux impliqués dans ce genre d’accident a moins de 35 ans. Le taux d’alcool enregistré dans ces cas-là est en moyenne de 1,4 g/l de sang, alors que le taux autorisé au volant est de 0,5 g/l de sang.
Un accident, plusieurs facteurs
La présence de piétons est la deuxième principale cause d’accident mortel sur l’autoroute en 2022 (22,2%), suivie par la vitesse excessive (18,6%) puis l’inattention (16,9%) et la somnolence (15,6%). Dans son bilan, l’Afsa note qu’une grande majorité des accidents mortels en 2022 mettent en cause plusieurs facteurs. Le facteur «Alcool, drogues, médicaments» s’associe par exemple à au moins un autre dans 84,1% des cas, contre 78,6% pour le facteur «Inattention» et 69,2% pour «Somnolence et fatigue».
Les accidents mortels impliquant des piétons ont doublé puisque leur part s’élevait à 11,8% en 2021. En 2022, 40 personnes sorties d’un véhicule accidenté ou en panne ont été fauchées sur l’autoroute. L’inattention, souvent due aux écrans, prend elle aussi de l’ampleur, à 16,9% contre 12,6% l’année précédente. Le facteur de vitesse excessive reste constant tandis que celui lié à la somnolence a régressé, passant de 19,3% en 2021 à 15,7% en 2022.
L’Asfa souligne par ailleurs un «bilan dramatique pour la sécurité des personnels en intervention» puisque deux agents des sociétés d’autoroutes, un agent de la Gendarmerie nationale et un collaborateur d’une société de dépannage ont perdu la vie en 2022. Soit une augmentation de 34% des accidents touchant des équipes en intervention.