Le 18 décembre, la Cour des comptes a publié son rapport annuel, et surprise ? Elle a jugé bon de s’attaquer à la question du financement des réseaux de transport d’électricité. Et comme souvent avec les rapports de la Cour des comptes, la conclusion est sévère, voire cinglante, préparez-vous, car vos factures risquent de prendre un sacré coup de jus dans les années à venir.
Si vous pensiez que les augmentations récentes du prix de l’électricité étaient déjà une épreuve, vous n’avez pas encore vu le pire. D’ici 2030, selon la Cour des comptes, le prix du mégawattheure pourrait bondir de 10 euros, soit une hausse de 21 %. Non, ce n’est pas une erreur de calcul, vous avez bien lu. Et pourquoi ? Parce que la facture du financement des infrastructures, chères à RTE (Réseau de Transport d’Électricité) et Enedis, va exploser. Il faut bien que ces monstres à la haute tension soient entretenus et modernisés pour que l’électricité continue de couler dans nos foyers. Mais dans la course à la transition énergétique, c’est vous, le consommateur, qui payez la note.
Les besoins d’investissement sont colossaux. 100 milliards d’euros pour RTE et 96 milliards pour Enedis entre 2023 et 2040. Tout ça pour des infrastructures qui, sans surprise, devraient finir par nous coûter encore plus cher. Mais attendez, il y a un détail qui pourrait paraître incongru dans cette histoire : la consommation d’électricité stagne, voire recule. Pourquoi ? Parce que, entre l’essor des politiques de sobriété énergétique et un ralentissement industriel général, les Français consomment moins. Mais rassurez-vous, même si on consomme moins, on va payer plus. C’est un petit paradoxe économique qui, bien entendu, nous échappe.
Et que dire des primes versées aux dirigeants de RTE et Enedis, censées les compenser pour les « risques » liés à ces investissements ? Les mêmes dirigeants qui gèrent des monopoles naturels, bien protégés de la concurrence. Selon la Cour des comptes, ces primes sont plutôt généreuses, pour ne pas dire abusives. Sur la période 2017-2023, RTE et Enedis auraient ainsi touché un « gain financier » de près de 500 millions d’euros. Une aubaine pour les gestionnaires de réseaux, mais un fardeau pour les consommateurs. Bien sûr, tout ça se cache sous de belles expressions comme « garantir la stabilité du réseau » ou « assurer la transition énergétique », mais entre nous, cela ressemble plus à une mécanique bien huilée où seuls les actionnaires et les gestionnaires de réseau tirent les marrons du feu.
Au final, ce rapport de la Cour des comptes rappelle aux Français une vérité amère. Derrière les grands discours sur la transition énergétique et la réduction des émissions de carbone, il y a des millions de Français qui vont voir leur facture d’électricité grimper, année après année. Les réseaux électriques sont vitaux, certes, mais à quel prix ?