Le nouveau film d’animation Pixar met en scène l’eau, le feu, l’air et la terre au service des émotions. Et ce détail devrait plaire aux fans d’astrologie.
Même si sa fougueuse héroïne Flam est inspirée de sa propre vie, ce n’est pas au feu que Peter Sohn s’identifie. Le réalisateur du film d’animation Élémentaire a plutôt la larme facile comme Flack : « Je suis un pleurnichard. Je suis l’eau, c’est sûr, à 1 000 % », confie-t-il dans l’interview vidéo en tête d’article.
Dans le dernier Pixar, en salles ce mercredi 21 juin, les quatre éléments cohabitent dans la métropole d’Elemental City. Et les flamboyants, les aquatiques, les aériens et les terriens ont chacun des personnalités bien différentes. « Le feu est fier. L’eau est songeuse. L’air est versatile. Ils sont imprévisibles. Et puis la Terre est terre à terre », détaille Peter Sohn.
Au sein de cet univers coloré, la flamboyante Flam – à qui Adèle Exarchopoulos prête sa voix – va rencontrer l’aquatique Flack – interprété par Vincent Lacoste. Les deux vont vivre une histoire d’amour à la Roméo et Juliette car il existe une règle à Elemental City : « les éléments ne se mélangent pas ».
Inspiré par l’astrologie et sa propre vie
Les traits de caractère des personnages principaux vont parler aux fans d’astrologie. Flam est impulsive, créative et a l’esprit de compétition, comme les signes de feu – Bélier, Lion et Sagittaire. Flack est hypersensible, empathique et c’est un grand romantique.
Lui et sa famille passent le film à pleurer et pourraient être Cancer, Scorpion ou Poisson, selon les croyances astrologiques autour des signes d’eau. « L’un des scénaristes était un grand fan d’astrologie », explique le réalisateur, « On a fait beaucoup de recherches et on a intégré des éléments qu’on jugeait utiles dans la culture du feu ».
Mais les éléments sont avant tout une métaphore pour sa première source d’inspiration : ses parents, qui ont émigré de Corée du Sud aux États-Unis pour offrir à leur fils une vie meilleure, comme ceux de Flam dans le film. « L’idée est venue de : “Oh mon Dieu, je dois remercier mes parents pour les sacrifices qu’ils ont faits en venant dans un autre pays. Quelle métaphore, quel visuel ou quelle idée serait le plus adapté ? ” », raconte Peter Sohn.
Des personnages constamment animés
Aux prémices du film, Peter Sohn avait imaginé des éléments qui ressemblaient à des super-héros. « Ils lançaient leur feu ou leur eau mais on ne s’identifiait pas à eux », se rappelle-t-il. Alors plutôt que des superpouvoirs, il s’est concentré sur l’émotion.
Grâce au travail d’animation, les éléments changent de forme selon ce qu’ils vivent ou ressentent. Flam brûle plus ardemment lorsqu’elle a du mal à calmer sa colère, jusqu’à parfois exploser. Flack semble se dissoudre dans ses flaques de larmes et bout littéralement lorsqu’il touche son amoureuse.
Pour traduire physiquement les émotions de personnages qui n’ont rien d’humains, chaque détail avait son importance. « À quel point grossit ou diminue le feu ? Avec quels graphismes ? De quelle couleur et quelle brillance ? Avec quelle intensité ? Quel est le degré d’activité ? Ce sont tous les contrôles dont les animateurs disposaient », explique le réalisateur.
Mélanger animation de pointe et jolis sentiments est devenu la signature des studios Pixar. Après les émotions de Vice-Versa et les éléments d’Élémentaire, verra-t-on bientôt un film sur les quatre saisons ou les cinq sens ? Pour Peter Sohn, qu’importe le concept tant qu’il est « lié à quelque chose d’émotionnel ».