Le président de la République, Emmanuel Macron, est arrivé en Nouvelle-Calédonie mercredi soir, marquant le début d’une visite éclair destinée à apaiser une région secouée par une semaine d’émeutes.
Dès sa descente de l’avion à l’aéroport de Nouméa, il a exprimé son souhait d’un retour rapide à « la paix, au calme et à la sécurité » dans un archipel profondément meurtri et en impasse politique.
Ma volonté est d’être aux côtés de la population pour que le plus vite possible, ce soit le retour à la paix, au calme, à la sécurité. C’est la priorité des priorités
a déclaré le chef de l’État.
Accompagné des ministres Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu et Marie Guévenoux, Emmanuel Macron a promis des « décisions » et des « annonces » à « l’issue de cette journée », soulignant l’importance de ne pas fixer de limite temporelle à sa présence sur place.
Depuis le début des émeutes, six personnes ont perdu la vie, dont deux gendarmes mobiles. En signe de respect, Emmanuel Macron a observé une minute de silence avant de rencontrer des élus et des acteurs économiques locaux. Il a insisté sur le déploiement de quelque 3 000 membres des forces de sécurité, qui resteront « aussi longtemps que nécessaire, même durant les Jeux olympiques et paralympiques » de Paris. Concernant l’état d’urgence, en vigueur depuis une semaine, il a estimé qu’il ne devrait pas être prolongé au-delà des 12 jours légaux, sous condition que tous les dirigeants de l’archipel « appellent à lever les barrages ».
Le président français a également évoqué les souffrances actuelles des populations locales, telles que les difficultés d’accès aux soins et à l’approvisionnement, exacerbées par les violences récentes. Macron a appelé à un « apaisement constructif » et à la recherche d’une « solution » politique, tout en restant ferme sur le maintien des résultats des trois référendums passés, qui ont confirmé le maintien du territoire ultramarin dans la République française.
Je viens aux côtés des populations de Nouvelle-Calédonie pour un retour au calme, à la vie normale, à la paix et à la sécurité. pic.twitter.com/zseOXzngb6
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 22, 2024
Cependant, Emmanuel Macron n’a pas précisé comment il entend résoudre la question du dégel du corps électoral, une réforme constitutionnelle très contestée par les indépendantistes et encore en discussion au Parlement français. Cette réforme est perçue comme un des principaux déclencheurs des émeutes.
Dans ce contexte de tension extrême, le président français a exprimé sa détermination à renouer le dialogue, malgré un climat politique bloqué. Son déplacement, improvisé, est vu comme un véritable coup de poker. Le président du Congrès de Nouvelle-Calédonie, Roch Wamytan, et le président du gouvernement calédonien, Louis Mapou, étaient présents à la première réunion avec Emmanuel Macron, marquant une tentative d’inclusion des différents acteurs politiques.
Sur le terrain, la situation semble se stabiliser quelque peu. « La nuit a été calme, » a indiqué le Haut-commissaire Louis Le Franc ce jeudi matin, bien que des barrages filtrants et des signes de violence persistants soient encore visibles, notamment sur la route de Dumbéa à Nouméa. En parallèle des efforts pour rétablir l’ordre, l’archipel a été la cible d’une cyberattaque « d’une force inédite » visant à saturer le réseau calédonien, heureusement stoppée avant de causer des dégâts importants, selon Christopher Gygès, membre du gouvernement collégial calédonien.
Si la Nouvelle-Calédonie reste un territoire stratégique pour la France, tant pour son influence en Asie-Pacifique que pour ses riches ressources en nickel, essentiel à la fabrication des véhicules électriques. Cette visite contribuera-t-elle à apaiser les tensions et à ouvrir la voie à une solution durable pour l’archipel ? À suivre…