Le Palais de l’Élysée est sous le feu des critiques après qu’une vidéo publiée sur les réseaux sociaux a révélé Emmanuel Macron aux côtés de la tête de liste de son mouvement pour les élections européennes.
Le mercredi 17 avril à Bruxelles, lors de cette première apparition publique conjointe depuis le début de la campagne pour les élections européennes de juin, la vidéo de l’intervention du président Macron aux côtés de Valérie Hayer a été publiée sur le compte officiel de l’Élysée, avant d’être rapidement retirée dans la nuit, probablement pour éviter toute controverse.
La réaction ne s’est pas fait attendre. Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a vivement critiqué l’utilisation des ressources de l’Élysée pour soutenir la campagne de la liste soutenue par le président, dénonçant une pratique contraire aux règles de financement électoral. Il a ainsi saisi la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).
Des voix à droite et à l’extrême droite se sont également élevées pour condamner cette publication. Othman Nasrou, vice-président de la région Île-de-France et membre de LR, a qualifié cette action d’entorse aux règles élémentaires d’une campagne électorale. De même, le député RN Grégoire de Fournas a dénoncé l’utilisation des moyens de l’État à des fins de propagande électorale, ce qui est strictement interdit par le code électoral.
Cette affaire n’est pas sans rappeler une précédente sanction infligée à Emmanuel Macron par la CNCCFP en 2022, pour avoir utilisé les comptes officiels de l’Élysée à des fins électorales. Le président avait alors été privé du remboursement de 100 000 euros de frais de campagne.
Cette nouvelle controverse intervient à un moment crucial de la campagne électorale, alors que la candidate soutenue par Macron, Valérie Hayer, peine à rattraper son principal adversaire, Jordan Bardella du Rassemblement National, dans les sondages. Avec un plafonnement à environ 19 %, selon les sondages, Hayer est nettement devancée par Bardella, qui domine la course avec 29 %.
Dans cette séquence maintenant supprimée, le président Macron s’en prenait au Rassemblement National, sans le nommer, déplorant les peurs et les inquiétudes alimentant les réponses simplistes. Il exprimait également son soutien à sa candidate et à ses idées.