L’agression brutale de Samara, une adolescente de 14 ans rouée de coups à la sortie de son collège à Montpellier, secoue profondément la France. Victime de harcèlement scolaire depuis plusieurs mois, l’affaire révèle une dimension inquiétante où l’Islam joue un rôle inquiétant.
Face à ce drame, certaines voix s’élèvent pour dénoncer une montée du harcèlement communautaire, à l’instar de Neïma, résidant en Seine-Saint-Denis. Trois jours seulement après l’agression de Samara, des témoignages affluent concernant une forme de harcèlement scolaire alimentée par le communautarisme.
La jeune fille était fréquemment insultée de « p*te » et « kouffar », signifiant mécréante en arabe, par l’une de ses camarades. Le fait que Samara apprécie se maquiller et s’habille « à l’occidentale », alors que son harceleuse est voilée, a été souligné par sa mère devant les médias en milieu de semaine.
Ce type de harcèlement est également dénoncé par des femmes comme Neïma, résidant en Seine-Saint-Denis. Cette dernière affirme être régulièrement confrontée à des remarques désobligeantes :
Cet été, j’étais en robe. Je suis passée près d’un lieu de culte et un homme est sorti en marchant derrière moi. Il a fini par cracher à mes pieds et je me suis retournée. J’ai remarqué un regard très menaçant. Je savais pertinemment que c’était lié à la religion
confie-t-elle au micro de nos confrères d’Europe 1.
C’est un fait parmi tant d’autres. Je ne vais pas dire que c’est le quotidien, mais moi, je trouve que même si c’est une fois par semaine, une fois tous les 15 jours, c’est trop. On est censé vivre dans un pays de liberté, dans un pays de libre choix, de liberté de conscience de pratiquer ou de ne pas pratiquer. Et ce n’est pas aux autres de décider qui est un bon pratiquant, qui ne l’est pas en fonction de sa tenue.
Neïma ajoute non sans frustration :
Je pense qu’on est une majorité. Malheureusement, par peur des représailles, beaucoup ne parleront pas publiquement parce qu’elles subissent et qu’elles n’ont pas d’autres choix. Quand vous vivez dans un quartier où tout est scruté, où l’on regarde ce que vous faites, dans quels endroits vous allez, c’est très compliqué de dénoncer publiquement les pressions qu’on subit au quotidien.
Ce récit met en lumière les difficultés que rencontrent de nombreuses femmes musulmanes confrontées à un harcèlement basé sur des préjugés religieux. Si la société française prône les valeurs de liberté et de tolérance, ces incidents révèlent aussi les tensions croissantes liées aux identités culturelles et religieuses, et nécessitent urgemment une réflexion collective sur les moyens de prévenir ces comportements et de garantir la sécurité de ces femmes.