Chaque jour, les êtres humains se confrontent à l’arbitraire de la vie, cette part d’inconnu qui échappe à notre contrôle. Qu’il s’agisse de joies inattendues ou de tragédies déchirantes, ces événements façonnent nos personnalités, révèlent nos failles et forgent notre capacité de résilience.
L’arbitraire, c’est la rencontre fortuite, l’accident imprévisible, ou encore l’amour naissant sans préméditation. Il s’accompagne d’une dualité constante. L’espoir et la peur. D’un côté, la confiance dans ce que la vie peut offrir de meilleur ; de l’autre, une crainte universelle, celle de la perte ou de la trahison. Ces craintes, qu’elles soient physiques, affectives ou existentielles, conditionnent nos réactions et nous poussent à chercher des repères.
Face à cette incertitude, les humains développent des croyances. Religieuses, philosophiques ou personnelles, elles ont pour fonction première de nous rassurer. Les rituels, les traditions et même les superstitions jouent un rôle protecteur, nous permettant d’intégrer l’inexplicable dans un cadre symbolique.
Ainsi, croire en un destin ou en une force supérieure devient une stratégie pour apaiser la douleur et donner un sens à l’insensé. Mais cette recherche de certitudes révèle aussi une peur fondamentale : celle de l’éphémère, de la fin, de la mort. Nous nous attachons à des objets, des souvenirs, des valeurs, dans l’espoir qu’ils durent au-delà de nous, défiant l’impermanence de l’existence.
Violence et trahison, des épreuves formatrices
Parmi les expériences les plus marquantes de l’arbitraire, la violence et la trahison se démarquent. La violence, qu’elle soit physique ou psychologique, brutalise l’individu. La trahison, quant à elle, touche au cœur de nos liens affectifs, remettant en question la fidélité et la confiance. Ces expériences, bien que destructrices, sont aussi l’occasion de se reconstruire, d’apprendre et de grandir.
En réponse, l’être humain cherche souvent à se protéger en se réfugiant dans des certitudes : des choix d’appartenance, comme une religion, une nation, ou même une relation amoureuse. Ces choix, loin d’être complètement libres, sont façonnés par le contexte, les circonstances et l’arbitraire des rencontres.
Créer face au chaos
Et si la peur n’était qu’une énergie brute à canaliser ? Face à la colère et à l’injustice, certains s’effondrent, tandis que d’autres trouvent en elles une impulsion créative. La croyance peut soulager, mais elle doit s’accompagner d’une pensée critique et d’un amour sincère pour l’indépendance.
Prenons l’exemple d’un aveugle. Devant la perte irrémédiable de la vue, celui-ci peut sombrer ou choisir de transformer son monde intérieur. Privé de lumière, il développe un univers riche en sons, parfums et textures, prouvant que même la catastrophe peut devenir le terreau de la résilience.
Aimer pour transcender l’arbitraire
Dans cette quête d’harmonie face au chaos, une vérité s’impose : aimer et être aimé est la clé pour dépasser ses peurs. L’amour, sous toutes ses formes, apporte une permanence affective, un ancrage dans un monde incertain. En échangeant sentiments, idées et compétences, l’humanité crée une complémentarité essentielle à sa survie.
En somme, l’arbitraire de l’existence n’est pas une fatalité, mais une invitation à la créativité, à l’émerveillement et à l’action. À condition de ne jamais cesser d’aimer, de penser et de croire en sa capacité à changer les choses.
Car, comme le disait Aristote, « tous les humains ont par nature le désir de savoir ». Et c’est ce désir qui, au-delà de nos peurs, nous pousse à avancer.