Le télescope spatial européen Gaia étonne une fois de plus la communauté scientifique en découvrant un trou noir d’une masse record dans notre propre galaxie. Cette révélation ouvre de nouvelles perspectives sur la compréhension, la formation et l’évolution des trous noirs.
Baptisé Gaia BH3, ce trou noir massif se trouve à une distance de 2 000 années-lumière de la Terre, dans la constellation de l’Aigle. Son existence a été révélée par une équipe de chercheurs dirigée par Pasquale Panuzzo, chercheur CNRS à l’Observatoire de Paris-PSL, dont les travaux ont été publiés dans Astronomy & Astrophysics Letters.
La découverte de Gaia BH3 est tout sauf fortuite. Les scientifiques du consortium Gaia examinaient les dernières données collectées par le télescope en vue de la publication du prochain catalogue en 2025, lorsqu’ils ont repéré un système d’étoiles binaires inhabituel. Une étoile légèrement plus petite que le Soleil, en orbite autour d’un compagnon invisible, a attiré leur attention.
Grâce à la grande précision de Gaia dans la localisation des étoiles, les astronomes ont pu déterminer les orbites et mesurer la masse du compagnon invisible de l’étoile : 33 fois celle du Soleil. Des observations supplémentaires effectuées par des télescopes au sol ont confirmé qu’il s’agissait bel et bien d’un trou noir, d’une masse considérablement supérieure à celle des trous noirs stellaires déjà connus dans la Voie lactée.
Une caractéristique intrigante de Gaia BH3 est son statut de « trou noir dormant ». Éloigné de son étoile compagnon, il ne parvient pas à arracher sa matière et n’émet donc aucun rayonnement X, ce qui rend sa détection extrêmement complexe.
Ce trou noir massif offre également des indices précieux sur les premiers stades de l’évolution de notre galaxie. L’étoile compagnon du système, âgée de 12 milliards d’années, est remarquablement pauvre en éléments plus lourds que l’hydrogène et l’hélium. Cette caractéristique suggère que le « progéniteur » du trou noir était également une étoile massive pauvre en métaux.
Une autre particularité fascinante du système est sa rotation dans le sens contraire des autres étoiles dans le disque de la Voie lactée. Cette observation conduit à des spéculations selon lesquelles le trou noir aurait pu se former dans une galaxie plus petite qui aurait été absorbée au début de l’histoire de notre galaxie.
La sonde Gaia de l’ESA continue de fournir des données essentielles pour comprendre la structure et l’évolution de la Voie lactée. Avec cette découverte spectaculaire de Gaia BH3, notre compréhension de l’univers et de ses mystères continue de s’approfondir.