Ce week-end de départs en vacances risque d’être perturbé pour de nombreux voyageurs de la SNCF, en raison de la grève annoncée par les chefs de bord. Malgré les tentatives de la direction de la compagnie ferroviaire pour résoudre les différends, deux syndicats majeurs, SUD-Rail et la CGT, maintiennent leurs préavis de grève, affectant 60% des contrôleurs.
La colère gronde depuis plusieurs mois parmi les chefs de bord de la SNCF. Les principales revendications portent sur les engagements non tenus de la direction suite à la grève de décembre 2022. Les points de friction incluent les nouvelles modalités de cessation progressive d’activité, la non-prise en compte des contraintes liées aux déplacements, au travail le week-end, aux congés imposés, et à la pénibilité lors du départ en retraite. La présence de deux contrôleurs à bord de tous les TGV et une augmentation de la prime de travail sont également au cœur des revendications.
Fabien Villedieu, délégué Sud Rail, explique au micro de BFMTV :
Aujourd’hui, les contrôleurs veulent se battre pour eux pour des questions de rémunération, et je pense que les gens entendent ça. Notre outil de revendication, c’est la grève. On n’en a pas d’autres, on ne peut pas bloquer des autoroutes, on ne peut pas mettre de lisier sur les préfectures.
Les propositions de la SNCF
Face à la grogne des salariés, la SNCF a engagé des négociations avec les syndicats, recevant ces derniers deux fois la semaine dernière, avec la participation directe du PDG, Jean-Pierre Farandou. La direction affirme que tous les engagements pris en décembre 2022 sont tenus ou en cours de réalisation.
La SNCF a confirmé le recrutement de 200 contrôleurs, une hausse de l’indemnité de résidence, une prime de 400 euros versée en mars (en plus d’une précédente prime de 400 euros), et 1.200 euros d’intéressement versés en mai. La compagnie estime avoir fait des « vraies avancées sociales », soulignant que le pacte est respecté.
Les points de blocage
Cependant, les négociations ont buté sur certaines demandes syndicales. Sud Rail et la CGT ont exigé une augmentation mensuelle de 500 euros via la prime de travail, une proposition jugée inacceptable par la direction.
Fabien Villedieu de Sud Rail déclare sur RTL : « Les contrôleurs voient que les trains sont pleins, ils savent que la SNCF fait beaucoup d’argent. La SNCF est l’entreprise ferroviaire la plus rentable d’Europe. Les cheminots se disent ‘pourquoi je n’ai pas ma part de gâteau ?’ et une part de gâteau, ce n’est pas une prime de 400 euros au mois de mars. C’est une vraie augmentation de salaire et en l’occurrence de la prime de travail revendiquée par les contrôleurs. »
Le malaise dénoncé
Au-delà des revendications matérielles, les chefs de bord dénoncent un manque de considération de la part de la direction depuis 2007. Les conditions de travail dégradées, l’avancement professionnel, la pénibilité accrue, et le manque de reconnaissance des difficultés de leur métier sont autant de points qui alimentent la colère persistante des chefs de bord.
En dépit des avancées annoncées par la SNCF, le malaise social semble profond, et la grève annoncée pour ce week-end laisse planer une incertitude quant à la fluidité des départs en vacances pour de nombreux voyageurs.