Après des mois de mobilisation contre la réforme des retraites, les principaux syndicats organisent leur rentrée sociale. L’intersyndicale a annoncé une journée de manifestation nationale pour la hausse des salaires et « contre l’austérité ». Celle-ci devrait perturber de nombreux secteurs, à commencer par les transports. Quotidien Libre fait le point.
Médecins, écoles, trains, avions… vendredi sera une journée noire pour de nombreux secteurs. À l’appel de l’intersyndicale, une journée de mobilisation a été annoncée fin août pour demander la hausse des salaires et lutter « contre l’austérité », alors que le budget des Français est malmené par l’inflation depuis presque deux ans. Les manifestations seront également dédiées à la question de l’égalité femme-homme et à la transition écologique.
« En cette rentrée sociale, le pouvoir d’achat et l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux sont toujours les revendications prioritaires pour le monde du travail », indique le communiqué de l’intersyndicale publié le 28 août dernier. Cette dernière souhaite donc frapper fort, avec de nombreuses perturbations.
SNCF et RATP : le transport ferroviaire risque d’être durement affecté
Dans un communiqué commun, la CGT-Cheminots, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots – les trois principales organisations syndicales du secteur – ont appelé l’ensemble des cheminots à se mobiliser. « Le pouvoir d’achat et le reste à vivre des cheminots se réduit. Pour nos organisations syndicales, il y a urgence à ouvrir immédiatement des négociations salariales portant notamment sur des augmentations générales des salaires, la revalorisation des primes de travail », ont-ils déclaré.
Comme d’habitude, les prévisions sur les annulations et les retards ne seront seulement accessibles que 24 à 48 heures avant le début de la journée de grève. Côté RATP, la CGT a elle aussi appelé à la grève pour demander la hausse générale des salaires. À l’instar de la SNCF, les prévisions seront disponibles la veille ou l’avant-veille de la mobilisation.
Aviation : des réductions de programmes de vols de 40% à Orly
Pour ce « vendredi noir », l’Usac-CGT, syndicat de contrôleurs aériens, a également déposé un préavis de grève. La Direction générale de l’aviation civile a appelé les compagnies à réduire leurs programmes de vols de 40 % à Paris-Orly, 20 % à Marseille-Provence et 15 % à Beauvais. Le trafic devrait être perturbé du jeudi 12 dans la soirée au samedi 14 octobre jusqu’à 6 heures.
À noter cependant que le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), principale organisation syndicale de la profession, n’a pas appelé à la grève. Enfin pour les transports routiers, les opérations escargots ne sont pas à exclure, puisque la CFDT-FGTE, qui rassemble les syndicats de tous les secteurs professionnels publics et privés des transports, a appelé les chauffeurs routiers à se joindre au mouvement.
L’Éducation nationale au ralenti, les médecins souhaitent un « vendredi noir »
Le FSU-SNUipp et le Snes-FSU, les deux syndicats les plus représentatifs au sein de l’Éducation nationale, ont aussi appelé à manifester le 13 octobre « pour les salaires, le pouvoir d’achat et l’égalité professionnelle ». S’il est impossible de prévoir l’ampleur que va prendre la mobilisation des enseignants, les professeurs des écoles doivent prévenir les parents 48 heures à l’avance en cas d’absence, une obligation à laquelle ne sont pas tenus les enseignants du secondaire.
Les médecins libéraux sont appelés à la grève reconductible vendredi par tous leurs syndicats représentatifs. Ils ont cependant leurs propres revendications : de nouvelles négociations tarifaires et l’examen au Sénat d’une proposition de loi qui exaspère bon nombre de praticiens. La médecine libérale « va s’arrêter pour donner un signal fort aux pouvoirs publics. Indiscutablement c’est un vendredi noir et il sera reconductible », avait résumé mardi, lors d’une conférence de presse, le président du Bloc – syndicat des chirurgiens – Philippe Cuq, désigné porte-parole d’une toute nouvelle « intersyndicale », qui réunit 12 organisations représentatives de médecins ou jeunes médecins.
« Toutes les activités de consultation, d’actes techniques, sont déprogrammées. Toutes les urgences seront transférées à l’hôpital public » et les gardes « arrêtées », a-t-il poursuivi, précisant toutefois que les « urgences vitales » seraient « prises en charge ».