Après les vacances estivales, les principaux partis politiques doivent désormais préparer leur rentrée. Du pouvoir d’achat, en passant par l’immigration, la sécurité ou encore les élections européennes, des sujets brûlants doivent être abordés.
Depuis le 23 août dernier, le président de la République Emmanuel Macron et son gouvernement Borne III ont repris du service avec un premier Conseil des ministres, après trois semaines de pause estivale.
Et alors que les partis de l’opposition préparent leur rentrée, notamment à travers des universités d’été, le chef de l’État a envoyé à l’ensemble des représentations politiques disposant d’un groupe à l’Assemblée nationale ou au Sénat une invitation à un «après-midi de travail en commun et un dîner», mercredi 30 août prochain.
Quelques jours après cette rencontre, les dossiers brûlants devraient être de retour sur la table du côté de la majorité présidentielle comme du côté des oppositions.
Le budget 2024 et le pouvoir d’achat pour Renaissance
Pour cette rentrée politique, le parti présidentiel et ses alliés doivent se pencher sur le prochain projet de loi de finances. Et l’exécutif ne va pas perdre du temps puisqu’il doit présenter, fin septembre, le budget pour l’année 2024.
Mais à l’heure où les recettes fiscales sont moins dynamiques qu’en 2022 et que la dette publique atteint les 3.000 milliards d’euros, le gouvernement annonce déjà des restrictions budgétaires. Pour le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, la France devrait économiser jusqu’à 15 milliards d’euros.
La Première ministre a, quant à elle, assuré qu’il n’était «pas question» que l’État augmente les impôts des ménages en 2024. En revanche, le budget de la Sécurité sociale devrait comporter un doublement de la franchise médicale sur les boîtes de médicaments et les consultations paramédicales à un euro.
De plus, les députés de la majorité envisagent de s’attaquer aux niches fiscales défavorables à l’environnement afin de boucler le budget pour 2024, d’après le président du groupe Renaissance à l’Assemblée Sylvain Maillard. Hormis le budget pour 2024, Renaissance et ses alliés doivent aussi faire de l’autorité et du «soutien aux familles face à des difficultés éducatives» leurs priorités.
La Nupes pense aux Européennes
Pour la gauche, l’enjeu est de taille. Alors que les quatre parties de la Nupes ont, chacun, fait leur rentrée de leur côté, un sujet vient semer la zizanie au sein cette formation. Il s’agit des élections Européennes, pour lesquelles les Verts et les communistes veulent présenter, chacun, leur liste. Une initiative critiquée par la France Insoumise (LFI), qui prône une liste commune.
«On va continuer à plaider en ce sens, jusqu’au bout, car face au danger de l’extrême droite, rien ne doit être fait pour mettre en question l’union de la Nupes aux prochaines élections», a estimé Éric Coquerel.
«Unis, nous pouvons arriver en tête des élections européennes. Nous avons déjà un programme partagé et signé sur l’Europe pour construire cette alternative», a martelé à son tour le chef des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon.
Alors que le risque de division continue de planer, l’ancienne ministre Ségolène Royale a plaidé, vendredi 25 août dernier, en faveur d’une liste unique de la Nupes.
Les Républicains mettent l’accent sur l’immigration
Parmi les chantiers les plus importants de l’année à venir, on retrouve l’immigration. Et Les Républicains (LR) haussent déjà le ton. «Si le gouvernement maintient la régularisation des étrangers dans les secteurs professionnels en tension, et qu’il dégaine pour cela un 49.3, il y aura une motion de censure. C’est notre ligne», a prévenu le député du Pas-de-Calais Paul-Henri Dumont.
D’ailleurs, le président de LR, Éric Ciotti, a annoncé ce dimanche au Cannet qu’il demandera à Emmanuel Macron un référendum sur l’immigration lors de la rencontre. «Nous ne jouerons pas les premiers violons de la symphonie de l’immobilisme !», a-t-il prévenu.
«On ne peut pas laisser Mme Le Pen aller irrémédiablement au pouvoir», déclare Gérald Darmanin depuis Tourcoing
Le patron de la droite demandera aussi le renforcement de la sécurité et de la justice, la suppression de tous les «droits pour les clandestins», l’uniforme obligatoire à l’école et au collège, la suppression des allocations pour «les parents ayant manqué à leurs devoirs».
Le Rassemblement national mettra l’accent sur la sécurité
Alors que le Rassemblement national (RN) fera sa rentrée le 16 septembre prochain dans le Gard, les troupes de Marine Le Pen et de Jordan Bardella devraient mettre l’accent sur la sécurité, dans un contexte de violences excessives notamment après la mort de Fayed, 10 ans, tué par balle à Nîmes.
«Ce n’est pas le hasard qui l’a tué, mais des barbares qui prospèrent grâce à l’impunité d’État et à l’impuissance politique», a écrit Jordan Bardella sur X (anciennement Twitter). «Cette situation n’est plus tenable, l’État doit agir pour protéger les Français et mettre hors d’état de nuire ces criminels», a déploré, quant à elle, la présidente du RN à l’Assemblée nationale Marine Le Pen.
C’est avec effroi que nous apprenons la mort d’un enfant de 10 ans hier à Nîmes, victime collatérale d’une fusillade sur fond de trafic de stupéfiants. Cette situation n’est plus tenable, l’État doit agir pour protéger les Français et mettre hors d’état de nuire ces criminels.
Le parti espère également entrer au Sénat fin septembre et devancer la liste de la majorité pour les élections européennes.