Une semaine après la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre, Emmanuel Macron a dévoilé les grandes orientations du reste de son quinquennat lors d’une conférence de presse.
Emmanuel Macron a pris la parole, ce mardi 16 janvier, lors d’une conférence de presse organisée à l’Élysée devant plus de 200 journalistes. Il en a profité pour faire un point «après six ans et demi d’action au service des Français». L’ambition de cette conférence de presse était, pour le chef de l’État, de «dire au pays d’où nous venons et où nous allons».
Usage des écrans
Le président de la République a déclaré qu’il souhaitait déterminer «le bon usage des écrans pour nos enfants, dans les familles, à la maison comme en classe», sur la base d’un rapport d’experts que le chef de l’État a réunis la semaine dernière.
«On a laissé beaucoup de familles sans mode d’emploi. (…) Il faut qu’on ait un consensus scientifique, que les scientifiques commencent à nous donner un plan et qu’on éclaire un débat public, qui viendra ensuite. Et donc il y aura peut-être des interdictions. Il y aura sûrement des restrictions» et «peut-être aussi des restrictions sur les contenus», a affirmé Emmanuel Macron.
École
Le chef de l’État a annoncé une série de mesures pour réarmer l’école. «Dès la rentrée 2024, l’instruction civique sera refondée. Son volume horaire sera doublé – une heure par semaine dès la cinquième – avec en appui les grands textes fondateurs de la nation», a expliqué le locataire de l’Élysée. Interrogé par un journaliste sur le volet de l’instruction civique, le président de la République s’est par ailleurs dit «totalement favorable à ce qu’on apprenne la Marseillaise au primaire».
Emmanuel Macron a également annoncé que la tenue unique pour les élèves serait expérimentée, dès cette année, dans une centaine d’établissements scolaires volontaires, et généralisée en 2026 si les résultats sont concluants.
Enfin, le président a rapporté que son gouvernement irait vers «une généralisation du service national universel» (SNU) en classe de seconde.
Polémique au sujet d’Amélie Oudéa-Castéra
Emmanuel Macron a récusé tout «conflit» entre école privée et école publique, en réaction à la polémique déclenchée par les propos de sa nouvelle ministre de l’Éducation, Amélie Oudéa-Castéra, qui a décidé de mettre ses enfants à l’école privée en dénonçant des «paquets d’heures pas sérieusement remplacées» dans le public.
Après avoir précisé qu’il n’y avait pas de conflit entre les deux écoles, le chef de l’État a tenu à revenir sur les propos de la nouvelle ministre : «La ministre a fait un choix pour ses enfants, il faut les respecter. Ça fait partie de la vie intime et familiale. Beaucoup qui s’en indignent le font pour eux-mêmes».
«La ministre a eu un propos public qui a été maladroit. Elle s’en est excusée, elle a bien fait», car «quand on blesse, surtout sans s’en rendre compte, on a raison de s’excuser», a-t-il ajouté, convaincu que «la ministre réussira à sa tâche avec les enseignants».
Baisse d’impôts dès 2025 pour les classes moyennes
Le chef de l’État a annoncé que la baisse d’impôts de deux milliards d’euros qu’il envisage pour les classes moyennes aurait lieu dès 2025. «On aura entre autres, dans notre trajectoire financière, deux milliards de baisses d’impôts sur nos compatriotes qui sont dans ces catégories en 2025», a précisé le président lors de sa conférence de presse.
Pour le chef de l’Etat, «l’effort et le mérite ne sont pas suffisamment reconnus, et si nous avons déjà beaucoup fait pour que le travail paye mieux que l’inactivité, ce n’est pas assez, il y a une France de l’angle mort».
Congé de naissance et infertilité
Alors que le nombre de naissances a reculé de 6,6% en 2023 dans le pays, Emmanuel Macron a annoncé plusieurs mesures destinées à relancer la natalité : la création d’un «congé de naissance» de six mois pour remplacer le congé parental, ainsi que le lancement d’un «grand plan» pour lutter contre le «fléau» de l’infertilité.
«Après l’allongement du congé de paternité, je crois profondément que la mise en place d’un nouveau congé de naissance serait un élément utile dans une telle stratégie», a fait valoir le président de la République.
Élection des maires de Paris, Lyon et Marseille
Sur un plan plus politique, Emmanuel Macron a plaidé pour que les maires de Paris, Lyon et Marseille soient élus au suffrage universel direct, appelant à une réforme de la loi en ce sens. «La seule chose que je veux pour Paris, c’est qu’un électeur puisse avoir les mêmes droits et compter autant à Paris qu’à Amiens, à Besançon ou ailleurs. Et donc que le gouvernement et le Parlement puissent décider d’une réforme en profondeur de la loi Paris-Lyon-Marseille pour revenir au droit commun», a déclaré le chef de l’État.
Dans ces trois villes, les habitants votent seulement pour les maires d’arrondissement. Et les grands électeurs issus de ce scrutin choisissent ensuite l’édile.
Hommage aux victimes françaises du Hamas le 7 février
Sur le volet international, Emmanuel Macron a annoncé l’organisation d’un hommage aux victimes françaises du Hamas en Israël le 7 février prochain, quatre mois jour pour jour après les attaques de l’organisation terroristes contre l’État hébreu. «Le 7 février prochain, au monument pour les victimes du terrorisme» situé sur l’esplanade des Invalides à Paris, «je rendrai hommage à ces victimes aux côtés de leurs proches, de leurs familles et de tous ceux qui voudront nous y rejoindre», a affirmé le président.
Le chef de l’État a rappelé que la France avait «perdu 41 de ses enfants» dans ces attaques et qu’elle avait «encore trois otages» dans la bande de Gaza. «Nous nous battons pied à pied avec les autorités israéliennes, avec le Qatar, qui a un rôle décisif en la matière, avec plusieurs autres collègues pour les libérer».
Guerre en Ukraine
«J’irai moi-même en février en Ukraine» et «nous allons procéder à des livraisons nouvelles : une quarantaine de missiles Scalp et plusieurs centaines de bombes», a annoncé le président de la République.
Il a aussi indiqué que la France était «en train de finaliser un accord» de sécurité avec Kiev du type de celui conclu vendredi entre le Royaume-uni et l’Ukraine sur dix ans, ajoutant que la France et l’Union européenne auraient «à prendre des nouvelles décisions dans les semaines et les mois qui viennent précisément pour ne pas laisser la Russie gagner».