Ce jeudi, Emmanuel Macron, aborde la question capitale de l’aide à l’Ukraine avec l’ensemble des partis politiques français. Cette réunion vise à pousser chaque formation à se positionner sur le conflit en cours.
Le chef de l’État entend clarifier les positions de chaque parti politique français sur la guerre en Ukraine. « Je pense que ça clarifiera » les positions, a déclaré Emmanuel Macron à quelques-uns de nos confrères mardi dernier, soulignant son désir de contraindre les partis à se positionner clairement sur cette question brûlante.
Cette rencontre intervient à quelques jours d’un débat avec vote à l’Assemblée et au Sénat sur l’accord de sécurité signé avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky mi-février à l’Élysée. Emmanuel Macron souhaite ainsi mettre en avant sa campagne contre le RN en forçant le parti d’extrême droite à « sortir du bois ».
La première étape consistera à jouer la transparence. Le président fournira des informations précises aux chefs de partis sur la situation en Ukraine, mettant en avant la Russie agressive et la situation difficile. Selon un proche du chef de l’État, cet accord avec Zelensky est décisif pour la stabilité de l’Ukraine, et s’opposer à celui-ci reviendrait à soutenir la Russie.
La deuxième étape se déroulera lors du débat au Parlement la semaine prochaine. Les partis devront exprimer clairement leur soutien ou leur opposition à cet accord de sécurité.
On verra qui est pour l’Ukraine et qui est pour Poutine
affirme un dirigeant de la majorité, soulignant l’objectif de mettre en difficulté le RN.
Cependant, certains avertissements émergent. Un député met en garde contre l’impression d’instrumentaliser la guerre en Ukraine à des fins de campagne électorale en France. Cette préoccupation n’a pas échappé à Éric Ciotti, président des Républicains, qui craint que cette réunion ne soit directement liée à la campagne du groupe Renaissance pour les élections européennes.
Du côté des autres partis, les réactions sont mitigées. Jordan Bardella, président du RN, se montre sceptique quant à l’impact réel de la réunion, qualifiant les initiatives de communication d’Emmanuel Macron de fréquentes mais peu fructueuses. Chez France insoumise (LFI), Manuel Bompard soulève des préoccupations quant au timing de l’invitation mais affirme sa présence pour éclaircir la question de l’envoi éventuel de troupes en Ukraine.