Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, annonce avoir donné l’ordre de boucler la bande de Gaza. « Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence », a-t-il clamé pour justifier la mesure.
« J’ai ordonné un siège complet de la bande de Gaza. » Le ministre de la Défense d’Israël, Yoav Gallant, a annoncé ce lundi 9 octobre, au troisième jour des affrontements entre l’État hébreu et le Hamas, l’intention du gouvernement israélien de couper l’enclave palestinienne du reste du monde.
« Pas d’électricité, pas de nourriture, pas de gaz, tout est fermé », a-t-il ajouté lors d’une réunion avec le commandement sud de l’armée israélienne, les autorités confirmant quelques minutes plus tard l’arrêt de l’approvisionnement en eau de la bande de Gaza. Et Yoav Gallant de clamer : « Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence. »
« Ce que le Hamas va vivre sera difficile et terrible (…), nous allons changer le Moyen-Orient », a ajouté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui s’adressait à de hauts responsables locaux dans le sud d’Israël. « Nous allons les vaincre avec de la force, énormément de force », s’est-il engagé.
Le Hamas refuse toute négociation
Dans ce contexte, l’Agence France presse a appris de la bouche d’un responsable du Hamas que l’organisation n’envisageait « aucune négociation » avec Israël. « L’opération militaire se poursuit et la résistance, menée par les Brigades Al-Qassam (la branche armée du Hamas, ndlr), continue de défendre les droits de notre peuple, donc il n’y a actuellement aucune négociation possible sur la question des prisonniers ou autre » avec Israël, a déclaré Hossam Badrane, membre du bureau politique du Hamas installé à Doha, la capitale du Qatar.
« Notre mission consiste désormais à tout mettre en œuvre pour empêcher l’occupation de continuer à commettre des massacres contre notre peuple à Gaza, qui visent directement les habitations civiles », a ajouté Hossam Badrane. Environ 2,3 millions de Palestiniens vivent dans la bande de Gaza, une bande de terre densément peuplée qui représente deux fois la surface de Paris et vit déjà sous blocus israélien depuis 2007, des dizaines de milliers de soldats israéliens y étant déployés.
Au moins deux Français tués en Israël
Cette annonce de « siège complet » intervient après que l’armée israélienne a annoncé avoir repris le « contrôle » des localités du sud d’Israël voisines de la bande de Gaza attaquées depuis le déclenchement de l’offensive du Hamas samedi. « Il pourrait y avoir encore des terroristes dans la zone », a néanmoins reconnu le général Daniel Hagari, porte-parole de l’armée, lors d’un point de presse télévisé.
Elle survient également alors que les sirènes d’alerte à la roquette ont retenti aux alentours de midi à Jérusalem, suivies rapidement par plusieurs détonations. Les sirènes avaient déjà été entendues dans la Ville sainte samedi, au premier jour de l’offensive militaire déclenchée par le Hamas, et des roquettes avaient alors été interceptées par la défense antiaérienne israélienne. Les sirènes n’avaient pas retenti dimanche. Dans la bande de Gaza, les frappes de l’armée israélienne ont fait au moins 560 morts depuis samedi, selon le dernier bilan fourni par le ministère palestinien de la Santé. Le bilan fait également état de « 2 900 blessées » dans les frappes menées en riposte à l’offensive du Hamas.
Du côté israélien, plus de 700 personnes ont été tuées et 2 150 blessés dans le sud d’Israël depuis le début de l’offensive militaire lancée de la bande de Gaza par le Hamas, une attaque sans précédent par terre, air et mer, déclenchée en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, au dernier jour des fêtes juives de Souccot. Ce lundi 9 octobre, le Quai d’Orsay a confirmé qu’un deuxième Français faisait partie des personnes tuées en Israël. « Nous poursuivons les démarches entreprises pour clarifier la situation de nos ressortissants non localisés », peut-on lire dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Le Premier ministre d’Israël, Benyamin Netanyahou, a mis en garde contre une guerre « longue et difficile » et appelé les habitants de certaines zones de Gaza à quitter le territoire. La guerre a fait plus de 123 000 déplacés dans la bande de Gaza, a annoncé lundi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). « C’est de loin le pire jour de l’histoire d’Israël. Jamais auparavant autant d’Israéliens n’avaient été tués en une seule fois », a déclaré un porte-parole de l’armée, qui va jusqu’à évoquer « à la fois d’un 11 septembre et d’un Pearl Harbour ».