Le monde de la presse est secoué par le licenciement pour faute grave du journaliste politique Jean-François Achilli par Radio France. Cette décision fait suite à des accusations selon lesquelles le journaliste français aurait participé à l’écriture de l’autobiographie du président du Rassemblement National, Jordan Bardella.
Le coup de tonnerre est survenu lundi, lorsque des sources internes ont confirmé que Jean-François Achilli, âgé de 61 ans, avait été licencié pour des « manquements répétés aux obligations déontologiques relatives aux collaborations extérieures » à Radio France. Cette décision marque une escalade dans l’affaire qui avait commencé avec la suspension conservatoire d’Achilli par Franceinfo le 14 mars dernier, juste après la publication d’un article incriminant dans Le Monde.
Dans ce reportage, il était affirmé que Jordan Bardella avait approché notre confrère avant l’été 2023 pour travailler sur un livre ensemble. Bien qu’Jean-François Achilli aurait initialement décliné l’offre, Le Monde a allégué qu’il aurait quand même joué un rôle « dans l’ombre », contribuant à la rédaction des mémoires de Jordan Bardella. Toutefois, ce dernier a insisté sur le fait que seul son « entourage proche » l’aidait dans cette entreprise.
La réaction du journaliste ne s’est pas fait attendre, qualifiant la suspension de « brutale » et « injustifiée » dans un message sur les réseaux sociaux. Il a également nié avoir enfreint des règles professionnelles ou déontologiques, précisant qu’il avait simplement eu des discussions avec Bardella, comme il le fait avec d’autres personnalités politiques depuis des décennies. Jean-François Achilli a affirmé avoir refusé le projet de livre d’entretiens avec Bardella.
Cependant, la direction de Radio France a estimé que les actions du journaliste étaient en violation de ses obligations professionnelles. Ce licenciement met en lumière les enjeux éthiques et déontologiques auxquels sont confrontés les journalistes politiques dans un paysage médiatique volontairement dégradé.