Un « décembre rouge » s’annonce en France ce jeudi avec une journée nationale de mobilisation sociale à l’appel de la CGT, rejointe par Solidaires et la FSU. L’objectif affiché : défendre l’emploi et l’industrie face à la vague de plans sociaux qui touche de nombreux secteurs. Selon la CGT, plus de 300 plans de licenciement ont été enregistrés depuis septembre 2023, mettant en péril des milliers de postes à travers le territoire.
Les secteurs concernés par ces plans sociaux sont multiples, allant de la métallurgie au commerce en passant par le secteur public, les banques et assurances, ainsi que la chimie. Face à cette situation, la CGT appelle les salariés à se mettre en grève et à occuper leurs lieux de travail pour empêcher les licenciements. « Les salariés doivent faire entendre leur voix face à ces choix économiques destructeurs », a déclaré Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.
Dans le secteur de l’éducation, une nouvelle journée de grève est annoncée après celle du 5 décembre. Les syndicats FSU, CGT Educ’action et SUD Éducation dénoncent une dégradation des conditions de travail et des réformes menées « sans et contre » les enseignants. Ils réclament une augmentation des salaires, l’arrêt des suppressions de postes et le rejet des mesures jugées « anti-fonctionnaires ».
Du côté des transports, la grève de ce jeudi aura un impact limité sur la circulation ferroviaire. La SNCF annonce un « trafic normal » pour les TGV et des perturbations légères sur les trains régionaux, avec huit trains sur dix en moyenne. Cette mobilisation est principalement portée par les syndicats CGT-Cheminots et SUD-Rail, alors que l’Unsa-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots ont signé un accord avec la direction.
Les jeux vidéo entrent en résistance
Le secteur du jeu vidéo, souvent perçu comme éloigné des luttes sociales traditionnelles, rejoint cette fois le mouvement. Les syndicats des travailleurs du jeu vidéo (STJV) appellent à une grève nationale le 12 décembre pour dénoncer les plans de licenciement et exiger un meilleur dialogue social.
Ubisoft, l’un des fleurons français du secteur, a annoncé la suppression de 277 postes à l’international, provoquant une série de mobilisations en France. À Paris, les salariés du studio ont déjà organisé deux grèves cette année. De son côté, le studio Don’t Nod prévoit la suppression de 69 postes dans le cadre d’une réorganisation. « Nous exigeons l’arrêt de tous les plans de licenciements en cours et un contrôle accru des travailleurs sur la production », a affirmé Pierre-Etienne Marx, délégué STJV chez Ubisoft Paris.