À l’approche de l’audience, les soutiens de Julian Assange ont lancé un appel vibrant, alertant sur les risques imminents qui pèsent sur la vie de l’Australien de 52 ans. Depuis près de cinq ans, le lanceur d’alerte est détenu au Royaume-Uni, dans une affaire qui s’est élevée au rang de symbole des menaces grandissantes contre la liberté de la presse.
Le fondateur de WikiLeaks, célèbre pour avoir exposé des secrets gouvernementaux à travers des fuites massives de documents, est confronté à une extradition vers les États-Unis. Ces derniers veulent le juger pour avoir divulgué près de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan. Parmi ces documents se trouvaient des preuves vidéo de civils, y compris des journalistes, tués lors d’une attaque d’hélicoptère américain en Irak, en 2007.
L’audience de ce mardi et demain mercredi examinera la demande d’appel du journaliste contre son extradition, après que le gouvernement britannique ait initialement approuvé son transfert vers les États-Unis en juin 2022. Si cette demande est rejetée, Julian Assange perdrait la possibilité de faire appel au Royaume-Uni, suscitant des inquiétudes quant à sa sécurité et à ses droits fondamentaux.
L’épouse de Julian Assange, Stella Assange, a exprimé des craintes légitimes quant à l’issue de ce processus judiciaire, soulignant que son mari « mourra » s’il est extradé. Ces inquiétudes sont amplifiées par le fait que Assange a été diagnostiqué avec un trouble dépressif périodique et qu’il est susceptible de présenter un risque de suicide, comme l’ont noté des experts de l’ONU.
Malgré les assurances des autorités américaines sur les conditions de détention d’Assange, ses partisans demeurent sceptiques. Ils dénoncent des poursuites politiques et craignent que le fondateur de WikiLeaks ne soit soumis à un traitement inhumain et disproportionné, notamment s’il est condamné à une peine pouvant aller jusqu’à 175 ans de prison.
Le soutien international à Assange s’est intensifié ces derniers jours. Des organisations de journalistes, des personnalités politiques et même des institutions comme l’ONU ont exprimé leur solidarité et appelé à mettre fin aux poursuites à son encontre.
En Australie, son pays d’origine, la pression politique monte également. Le Premier ministre Anthony Albanese a dénoncé les poursuites américaines contre Assange, affirmant que « trop c’est trop ». Le Parlement australien a adopté une motion appelant à mettre fin à cette affaire qui dure depuis trop longtemps.