La tension monte au sein de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole de France, qui a manifesté son mécontentement lors du passage du Tour de France dans le Lot-et-Garonne. Jeudi, à Monflanquin, une centaine de tracteurs et 200 militants vêtus de jaune ont investi un champ pour faire entendre leur colère contre une possible inclusion des écologistes ou des insoumis dans le futur gouvernement.
Serge Bousquet-Cassagne, président de la Chambre d’agriculture locale et figure de proue du mouvement agricole, a exprimé sa profonde déception face aux récents résultats électoraux. « L’horreur absolue pour nous serait d’avoir au gouvernement Marine Tondelier ou un autre ‘tocard’ ministre de l’Écologie ou de l’Agriculture », a-t-il déclaré, rappelant un incident de l’année dernière où il avait perturbé un déplacement de la dirigeante écologiste.
Les menaces de Bousquet-Cassagne sont claires : « Ils ne nous passeront pas sur le corps, il faudra non pas ressortir les tracteurs, mais les fourches. » Ces déclarations, en écho à ses nombreuses actions coup de poing et ses condamnations antérieures, soulignent une opposition féroce au programme agricole de la France insoumise, qu’il qualifie d’ « assassinat pur et simple de l’agriculture française ».
La manifestation de Monflanquin a également mis en lumière les frustrations de Véronique Le Floc’h, dirigeante nationale de la CR et ancienne championne de France de cyclisme. Elle a dénoncé « un abandon total de l’agriculture » par les pouvoirs publics, et a affirmé que la CR47 est « un moteur » pour les agriculteurs de toute la France afin de « repartir demain au combat ».
En dépit de ces tensions, Serge Bousquet-Cassagne a exprimé une préférence inattendue pour Gabriel Attal au poste de Premier ministre, arguant que ce dernier « a peur de nous », tout en regrettant que le Rassemblement national ne soit pas au pouvoir.