Après New York, le monde de la mode se retrouve depuis vendredi à Londres pour cinq jours de défilés, avec au programme de nombreux jeunes créateurs qui pourraient être les acteurs de la mode de demain. Certains habillent déjà les célébrités du moment. Nous y étions.
Nous allons avoir cinq jours passionnants, pleins de créativité », s’enthousiasme Caroline Rush, directrice du British Fashion Council (BFC), l’organisateur de cet événement. Jusqu’à mardi, près de 80 designers présentent leur collection de prêt-à-porter printemps/été 2024.
Parmi eux, une vingtaine de jeunes créateurs bénéficient du programme « NewGen » du BFC, qui soutient de jeunes talents. La jeune Grecque Di Petsa, qui a présenté sa collection vendredi dernier, en est membre. Ses propositions vestimentaires ultra-sexy ont déjà séduit l’actrice Zendaya ou Bella Hadid. Ses nouvelles créations devraient également faire fureur.
Di Petsa rend hommage à Vénus, la déesse romaine de l’amour, de la beauté et de la séduction. Difficile de faire plus dénudé en étant habillé. Les premiers mannequins, cheveux très longs ondulés, ont ouvert la présentation dans une danse sensuelle, dans des robes longues blanches « ajourées » de tous côtés. Les seins et les fesses sont tout juste cachés grâce aux drapés. Les tenues sont également noires, dorées, beiges clairs ou encore transparentes. Certaines robes sont simplement lacées. Il semble aisé de les dénouer.
La créatrice a choisi des mannequins minces, mais aussi des femmes rondes, à la peau claire pour certaines, noire pour d’autres, mais toutes sûres de leur pouvoir de séduction. Au cours de la présentation, chaque mannequins s’observent dans un miroir. En final, Di Petsa est apparue dans une de ces robes blanches, comme pour dire qu’elles étaient faites pour toutes les femmes, pas seulement pour les mannequins. A suivre ?
Il giardino, une certaine douceur de vivre…
Le créateur Bora Aksu a plongé dans ses origines turques, dans « les souvenirs nostalgiques de sa famille et de sa ville natale », et trouver son inspiration. Le designer joue avec des superpositions de tissus inattendues, associe tulle et crochet. Il mélange des couleurs de manière osée, comme cette robe en crochet mauve combinée à un jupon vert citron. Bora Aksu aime les volants sur les robes et les franges. Mais ses tailleurs, veste et jupe courte, sont plus faciles à porter, ainsi que ses robes noires près du corps dotées d’un col blanc en dentelle.
Le vétéran de la fashion week de Londres, Paul Costelloe, qui fut longtemps couturier fétiche de la princesse Diana, a lui aussi présenté sa collection vendredi dernier. Les mannequins ont défilé, raquette de tennis en bois à la main, pour cette collection appelée « Il giardino » (le jardin).
C’est une ode à la douceur de vivre, « un après-midi tranquille » à Ferrara, dans le nord de l’Italie, explique le créateur. On imagine l’aristocratie en vacances dans cette collection marquée par une certaine nostalgie. Les mannequins portent de larges bandeaux dans les cheveux, des vestes aux épaules larges sur de simples hauts de bikini, le tout dans des tons pastels. C’est chic, mais décontracté. Si elles enfilent un pull en maille, c’est pour laisser une épaule dénudée. Les plus hardies portent en haut des bandeaux en forme de nœud.
Les défilés se sont poursuivis samedi avec notamment, JW Anderson, David Koma et d’autres créateurs « NewGen » comme Feben et Labrum.
Le gouvernement a annoncé la semaine dernière un fond de 2 millions de livres sterling (2,3 millions d’euros) pour soutenir les jeunes créateurs. Le programme « NewGen » a été créé il y a 30 ans. Plusieurs grands noms de la mode en ont bénéficié, dont Alexander McQueen, mort en 2010.
Depuis quelques années, la capitale britannique est en peine sur la planète mode. La pandémie, l’inflation qui reste la plus élevée des pays du G7 (6,8% en juillet) et aussi le Brexit n’aident pas. Cet événement manque de grands noms. Comme un symbole de cette perte d’influence, Victoria Beckham présente sa collection à Paris, désormais.