Le dimanche 7 juillet 2024 restera gravé dans l’histoire politique française comme un jour de profond bouleversement. Les résultats des élections législatives ont révélé une vérité : la réalité d’une France divisée et désenchantée.
Le général de Gaulle, père de la Ve République, avait mis en garde contre les dangers du « régime des partis ». Son attachement au scrutin majoritaire visait à éviter les fractures et à assurer une gouvernance stable. Pourtant, en ce début d’été 2024, les Français observent les limites de ce système. Entre le 30 juin et le 7 juillet, les stratégies partisanes ont pris le dessus sur l’intérêt national, créant une vague de démagogie et de manipulation qui a submergé les digues de la raison politique.
La situation est exacerbée par l’attitude du président de la République, qui a convoqué ces élections législatives et se retrouve maintenant plus minoritaire que jamais. Malgré deux défaites électorales consécutives, il s’accroche au pouvoir, défiant ainsi les principes mêmes de la légitimité démocratique. Cette obstination à rester en poste, malgré un rejet manifeste du peuple, conduit à une conclusion alarmante : notre régime politique est en crise profonde, et la Ve République telle que nous la connaissions s’effondre.
Le référendum, jadis outil de décision populaire, est devenu un artefact. La dissolution de l’Assemblée nationale, autrefois solution pour dénouer les crises, est aujourd’hui utilisée pour semer le chaos et tenter de sauver un quinquennat agonisant. Emmanuel Macron ne semble plus se sentir responsable devant les Français, et le mode de scrutin ne parvient plus à dégager une majorité claire et fonctionnelle. Inexorablement, la France se dirige vers un changement de régime, sous couvert de la croix de Lorraine, symbole détourné pour des fins partisanes.
« Disons d’abord les choses clairement : je suis un « gaulliste inconditionnel ». Et puisque je fais ici cet aveu compromettant, aux conséquences imprévisibles pour moi et ma famille, je tiens à donner ici la définition du « gaulliste inconditionnel » à laquelle je me suis… pic.twitter.com/CJQSaJLoh2
— Gaullisme ☨ (@Gaullisme_Fr) October 6, 2023
Justement, cette croix de Lorraine, intégrée au logo de l’Elysée, est devenue un symbole d’imposture selon certains commentateurs. Catherine Van Offelen dans les colonnes Figaro a critiqué Emmanuel Macron pour avoir transformé le « moi ou le chaos » gaullien en un « moi donc le chaos », une interprétation dangereuse qui mine la confiance en nos institutions. Cette critique trouve écho chez Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel, qui estime que le président devrait démissionner pour sortir du chaos, une demande que peu de voix osent réellement porter.
Le précédent de 1986, lorsque la droite avait accepté la cohabitation pour éviter une déroute électorale et assurer la survie de François Mitterrand, résonne aujourd’hui avec une étrange familiarité. Pourtant, la situation actuelle est encore plus périlleuse : le président, défait aux élections, ne peut même pas recourir au référendum sans l’aval du gouvernement, accentuant ainsi l’impasse politique.
En cet été 2024, alors que les questions institutionnelles et les intérêts des politiciens semblent dominer l’actualité, une question plus profonde et plus grave se pose : où va-t-on en France ? Que va devenir le pays ? La confiance dans les institutions est ébranlée, et le sentiment d’une crise démocratique s’intensifie. Le chemin que prendra la nation dans les semaines à venir est incertain, mais il est clair que des réformes profondes et un renouveau du dialogue démocratique sont nécessaires pour restaurer la confiance et assurer un avenir stable à la République.
Oui, la France est à la croisée des chemins.