Il joue singulièrement faux. Si certains le voient comme un réformateur courageux, d’autres le qualifient de « joueur de pipeau », ou d’acteur de théâtre de lycée. Serait-ce une faute de vouloir le défendre aujourd’hui ? Oui.
Depuis son accession au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron est devenu au fil du temps un nez, une voix, une figure polarisante de la scène politique française. Sa présidence est jalonnée de réformes ambitieuses, dit-on. Pourtant, elles suscitent toujours autant de réactions de rejet de la part des français.
L’homme est souvent accusé d’être déconnecté des réalités, de manipuler l’opinion publique à travers une rhétorique habile, parfois éloignée des préoccupations concrètes des Français. Une communication qualifiée de « calamiteuse ». Certains estiment même qu’il utilise des discours sophistiqués pour masquer l’inefficacité de son gouvernement dans la résolution des problèmes du pays. Pauvre Emmanuel. Lui qui désire tant plaire à ses sujets.
Un exemple célèbre de cette critique repose sur la gestion de la crise des Gilets Jaunes en 2018. Les manifestations massives qui ont rampé dans tout le pays étaient le reflet d’une profonde frustration économique et sociale. Les Français estimaient que le gouvernement se fichait de leurs préoccupations quotidiennes. Alors le sauveur Macron a tenté de calmer le jeu en lançant un « Grand Débat National », manches de chemise retroussées. Mais il semblait s’agir davantage d’un exercice de relations publiques que d’une véritable écoute des citoyens.
D’autres reproches portent sur les réformes économiques, notamment la réforme des retraites et la loi travail. Bien que ces réformes aient été présentées comme des mesures visant à moderniser l’économie française, elles ont provoqué des grèves massives et une opposition féroce.
Passons la crise du méchant Covid, dont on se demande encore aujourd’hui si le président de la République et quelques proches ont été justement vaccinés comme l’exigeait l’Etat.
Bref… Le « joueur de pipeau » renvoie à sa capacité à manier la communication de façon à créer une illusion d’efficacité. Dans un geste empreint de coopération et « d’humanisme », l’Emmanuel a rencontré François le Pape, à Marseille, la semaine dernière, afin de discuter des défis liés à la migration. Malgré les tentatives de dialogue et de collaboration, des désaccords significatifs ont émergé entre le président et le supposé successeur de Saint Pierre, jetant ainsi une ombre sur cette discussion importante.
Les tensions ont d’ailleurs atteint leur paroxysme lorsque François a critiqué implicitement les politiques de durcissement des frontières de certains pays européens, les qualifiant de « non chrétiennes ». Cette déclaration suscite encore quelques réactions mitigées, certains saluant le Pape pour son engagement en faveur de la compassion et de l’ouverture, d’autres estimant que son commentaire était inapproprié et simplificateur.
C’est au JT de 20H sur TF1 et France Télévisions, face à Anne-Claire Coudray et Laurent Delahousse, que le recadrage a eu lieu, histoire de reprendre la main sur un sujet ô combien brûlant. Chose faite ou presque. Le style flamboyant et le discours « ampoulé » du président ont eu raison des quelques larmes de Mme Michu qui, visiblement, ne s’est toujours pas réveillée. Elle qui aurait voté volontiers pour un troisième mandant de suffisance.
La crise de confiance persistante entre le gouvernement et une grande partie des français souligne l’importance d’un dialogue ouvert et de l’écoute des préoccupations de tous les citoyens pour surmonter les défis actuels. Si la prochaine élection présidentielle n’est pas si lointaine, le Rassemblement national, lui, ne l’est pas non plus. Je vous ressers un peu de vin ?