Paris a annoncé dimanche la suspension de son aide financière à l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), rejoignant ainsi d’autres pays tels que les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. Cette décision fait suite à des allégations selon lesquelles des employés de l’UNRWA pourraient être impliqués dans l’attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
Le ministère des Affaires étrangères français a publié un communiqué soulignant que la France ne prévoit aucun nouveau versement au premier semestre de 2024. Il a qualifié les accusations portées contre les employés de l’UNRWA d’une « exceptionnelle gravité », soulignant la nécessité de prendre des mesures en lien avec les Nations unies et les principaux donateurs.
La suspension du financement par la France s’ajoute à une série de pays, dont les États-Unis, l’Australie, le Royaume-Uni, l’Italie, le Canada, la Finlande, et l’Allemagne, qui ont déjà pris des mesures similaires. Le Japon s’est également joint à cette liste dimanche soir.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté les pays suspendant leur financement à l’UNRWA à garantir au moins la continuité de ses opérations, cruciales pour deux millions de personnes à Gaza. Il a souligné que bien que des conséquences devraient découler des actes présumés des employés, les besoins urgents des populations désespérées ne devraient pas être négligés.
Selon Guterres, douze employés de l’UNRWA font l’objet d’une enquête interne des Nations unies, neuf d’entre eux ont été renvoyés, un est confirmé mort, et les identités de deux autres sont en cours de clarification. Il a assuré que tout employé de l’ONU impliqué dans des actes terroristes devra rendre des comptes, y compris devant des poursuites criminelles, et a promis une coopération totale avec les autorités compétentes.
L’annonce des suspensions de financement a soulevé des préoccupations quant à la violation de la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) qui avait ordonné de permettre une « aide humanitaire efficace » pour les habitants de la bande de Gaza. Une experte indépendante de l’ONU a averti que de telles suspensions pourraient même violer la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
Cette situation enflamme les tensions internationales et soulève des questions sur le rôle de l’UNRWA dans la région, mettant en lumière les défis auxquels l’agence est confrontée pour maintenir son mandat humanitaire crucial malgré les accusations qui pèsent sur certains de ses membres.